L'artisanat en souffrance

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
25 mai 2006

Le monopole, l'anarchie et la concurrence déloyale constituent les principaux problèmes qui freinent le développement et la promotion de l'artisanat à Marrakech, affectant par là même l'essor de l'activité touristique, selon un professionnel du secteur. Le développement du secteur de l'artisanat est tributaire de l'éradication de certaines pratiques auxquelles font recours certains bazaristes et de l'établissement d'une relation claire, basée sur la confiance et la transparence avec les touristes, a expliqué M. El Mahjoub Refouch, vice-président de l'association régionale des commerçants et exportateurs des produits de l'artisanat de Marrakech.

Il a soutenu, dans une déclaration à la MAP, qu'en dépit de la concentration de la majorité des commerces d'artisanat dans l'ancienne médina et de l'engouement des touristes pour ce genre de produits, le monopole exercé sur les groupes de touristes par certains commerçants menace l'existence même de cette activité, qui cristallise le raffinement et le savoir-faire confirmés de l'artisan marocain.

A ce propos, il a appelé les autorités compétentes (département de tutelle, autorités locales et services de sûreté) à intervenir d'urgence pour assainir le secteur et mettre fin à tout agissement illégal dans ce domaine. Il a également insisté sur la nécessite de donner aux guides touristiques plus de liberté dans l'exercice de leur profession et de les inciter à faire preuve davantage de sérieux et de rigueur. « Les pratiques illicites de certains guides, leur dépendance de certains bazaristes, ou encore leur complicité avec certains propriétaires d'agences de voyage, ainsi que l'immixtion de certains hôteliers, réceptionnistes et chauffeurs de taxis mèneront immanquablement à une grave crise », a-t-il noté, déplorant l'absence de texte de loi régissant ce secteur d'activité.

Néanmoins, et malgré l'accord de principe auquel sont parvenues les associations des bazaristes et des guides et accompagnateurs touristiques, le secteur pâtit toujours des mêmes maux, a-t-il expliqué, mettant l'accent sur l'impératif d'une intervention urgente pour assainir le secteur et éviter la faillite à certains commerçants. M. Refouch a également déploré la pléthore des intermédiaires qui gangrène le secteur avec les commissions offertes par certains commerçants, plaidant pour plus d'intérêt à l'artisanat afin de permettre à ce secteur d'offrir un produit de qualité qui complèterait l'offre touristique. Il s'est dit également en faveur de la constitution d'un comité de suivi et de contrôle regroupant des représentants du ministère du tutelle, des autorités locales et des professionnels du secteur, tout en appelant à la levée de l'embargo sur la place mythique de Jamâa El Fna. L'accès des véhicules à la place de Jamaa El Fna ne peut que servir le secteur du tourisme dans la mesure où il permettra aux touristes de se promener librement et d'accéder aux différents souks traditionnels situés, pour la plupart, dans l'ancienne médina, a-t-il expliqué.

Pour sa part, le délégué régional du tourisme, Moulay Chrif Boufares, a plaidé pour une intervention énergique du département du tutelle notamment à travers l'adoption de textes de loi permettant de mettre fin à ces pratiques, faisant observer que la délégation n'a aucun pouvoir de décision pour trouver une solution à cette problématique.

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25 mai 2006