L'art s'invite à Marrakech

Au fil du temps, le paysage culturel de Marrakech n’a fait que s’agrandir. Outre son passé et ses monuments hauts en couleurs, la ville confirme, année après année, sa réputation de véritable carrefour aux interactions variées. A la manière dont on négocie dans les souks de la Médina, tout est matière à l’échange et au partage, sous toutes leurs formes. Le “Marrakech Art Fair” ne déroge pas à la règle et s’inscrit dans cet état d’esprit. Des artistes nationaux et internationaux, y viennent exposer leurs oeuvres et partager leur passion, au travers de conférences et d’expositions, avec le public (amateur d’art ou collectionneur), le temps de quelques jours. La réussite de la première édition a encouragé les organisateurs à relever de nouveaux défis, tout en gardant le même objectif : faire découvrir aux visiteurs le potentiel du marché de l’art au Maroc.

Du traditionnel à l’actuel

Si la foire de 2010 se composait d’une trentaine de galeries exposant les oeuvres d’artistes venus du Maghreb mais aussi du Moyen-Orient ou d’Europe; cette année, tout est plus grand. Cette foire, c’est un peu l’art sans limites, dans une ville aux milles merveilles. La manifestation grandit à vue d’oeil au Maroc et dans le reste de l’Afrique, à l’image de l’art en général. Le traditionnel souhaite peu à peu la bienvenue et se mélange à d’autres formes d’art, plus internationales. Le tout donne un mélange riche et relevé, comme une recette appétissante et épicée.

Aujourd’hui, la production et la création au Maroc font preuve d’une extrême vitalité. Des galeries ouvrent de plus en plus (cf : Encadré) et les artistes se manifestent davantage. L’art explose sous des formes nouvelles, et s’inscrit dans le paysage culturel du pays. La vidéo et la photo en particulier viennent se mêler à d’autres formes artistiques, comme on a pu, par exemple, le voir lors du dernier “Marrakech Sun Festival” : un écran géant où étaient diffusées des photos, était placé à côté des scènes de concerts.

“Images Affranchies”

Une exposition de photographies et vidéos réunissant une sélection d’artistes contemporains arabes prend place au sein de la manifestation. L’art vidéo et la photographie plasticienne sont donc à l’honneur, cette année, dans la ville rouge. Des artistes vidéastes sont associés à différents projets dans le cadre de l’évènement. Le Colisée, le cinéma mythique de Marrakech, l’ESAV et d’autres espaces accueillent une programmation conçue par le  CNAP  (Centre National des Arts Plastiques) et des vidéos d’artistes. Une projection de vidéos d’art d’artistes contemporains turcs est aussi au programme et Marrakech rend, cette année, hommage au réalisateur marocain Nabil Ayouch. Des expositions photos sont organisées dans les lieux emblématiques de la ville, tels que le Sofitel ou l’ancienne Banque du Maroc. La vidéo et la photo alimentent donc beaucoup cette nouvelle édition de la foire, qui se veut dans l’air du temps et qui vise à soulever de véritables questions. Dans le même but, de nombreuses personnalités prennent part à des tables-rondes et des débats et sont appelées à questionner l’art contemporain dans le monde arabe.

Vivre l’art et Art de Vivre

L’art a fait son bout de chemin sur le territoire marocain et il occupe aujourd’hui une place majeure sur le marché, qu’il soit moderne ou contemporain. C’est à Essaouira que l’on pouvait faire ce constat : le CAC (Centre d’Art Contemporain)  accueillait en septembre une exposition intitulée “Emergence de l’art moderne et contemporain au Maroc”. Un évènement présentant les grands pionniers de l’art plastique dans le pays. Mohamed Sijelmassi, auteur de L’art Contemporain au Maroc, voyait déjà le potentiel de ce mouvement et l’expansion impressionnante qu’il aurait dans le pays : “L'art contemporain marocain est une véritable mémoire visuelle; et comme telle, c'est, dans cet ouvrage, une rétrospective tournée vers l'avenir.” Malika, co-éditrice du livre Le Maroc en Mouvement,, ajoutait : “Depuis quelques années, se confirment la vitalité et la créativité de la société civile, l’ouverture du Maroc vers les pays de la Méditerranée comme vers les autres continents. La création contemporaine exprime les contradictions de la société reliée à la plus haute histoire par son patrimoine matériel et immatériel en même temps que déstabilisée par le rapt trop rapide du temps, le choc de la modernité.”

Et lorsque le temps passe si vite, rien de tel que de s’arrêter un instant, et d’advmirer des oeuvres contant des histoires présentes ou passées, sous une nouvelle forme. Mais comme le disait Oscar Wilde, n’oubliez jamais que “La Vie imite l'Art bien plus que l'Art n'imite la Vie.” L’art est partout, et vous en faites partie. Alors profitez-en et vivez le pleinement !