Khalid Tamer, un homme qui s'impose dans la rue

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Dev Web
Editor Made in Marrakech
4 juin 2011

A l'approche de la cinquième édition du festival Awaln'art, l'évènement qui met en avant les rencontres internationales d’arts en places publiques, Made in Marrakech a rencontré Khalid Tamer, le directeur du festival.

Il vit entre Paris et Montréal, est metteur en scène et a créé beaucoup d'évènements dans le monde entier. Il y a cinq ans, il a décidé d'organiser le premier festival qui revisite les arts populaires dans les places publiques en invitant des troupes et des artistes de cirque, d'acrobatie et de danse.

Made in Marrakech : Comment vous est venue l'idée de créer un tel festival au Maroc, puisque rares sont les manifestations de ce genre dans le pays ? Khalid Tamer : Parce qu'avant, quand je venais à Marrakech j'allais souvent sur la place Jemaa El Fna, je trouve que cette place est magique et inspirante, c'est là que m'est venue l'idée de faire un festival autour des pratiques qui se font à Jemaa El Fna, avec des acrobates, des circassiens, des clowns et des conteurs. Et puisque la région d'Al Haouz est magnifique, j'ai décidé de créer un évènement à Marrakech et dans sa région.

Made in Marrakech : Est ce que vous travaillez toute l'année sur le festival ? Khalid Tamer : Pour vous dire la vérité, avant on travaillait juste une période, mais aujourd'hui on travaille un an car on a beaucoup d'artistes qui participent, que ça soit d'Afrique, d'Europe ou d'Amérique, donc ça me prend plus de temps, là je peux dire que j'ai commencé en septembre de l'an dernier et que je n'ai pas encore fini. (rires)

Made in Marrakech : Combien de personnes travaillent sur le festival durant l'année ? Khalid Tamer : Pour toute l'année nous ne sommes pas nombreux, on est une petite équipe composée de cinq personnes.

Made in Marrakech : Et pendant la période du festival ? Khalid Tamer : Pendant la période du festival c'est un gros buzz, là il faut compter à peu près 15 personnes sur Marrakech, 10 personnes par village, ça fait au total 50 ou 60 personnes.

Made in Marrakech : Comment sélectionnez-vous les artistes et troupes qui participent au festival ? Khalid Tamer : Je fais la plus belle chose au monde, je voyage. Je voyage énormément, je vais en Afrique souvent, au Canada, aux États-Unis... J'essaye de trouver des spectacles qui vont rentrer dans l'ambiance marocaine et se mélanger à ce qu'il y a de meilleur au Maroc.

Made in Marrakech : Vous êtes maintenant à la cinquième édition, comment a évolué le festival durant toute cette période ? Khalid Tamer : Si je pars de la première édition, il n'y avait que 8 compagnies et là on est à 25 compagnies, le festival a grandi, on est passé de 100 personnes à 250 personnes en artistes invités, c'est devenu un grand évènement. Aujourd'hui, je pense qu'Awaln'Art fait partie des grands festivals méditerranéens d'espace public parce qu'au Maroc, il n'y a pas de festivals de rue et de cirque. C'est l'un des premiers avec celui d'Agadir. J'avais participé à sa création avec l'Institut Français. Je pense que maintenant, ça y est on est parmi les grands festivals marocains, on crée cette légende marrakchie, on a des médias, la télé et pas mal de choses qui nous suivent.

Made in Marrakech : Cette année, vous vous associez à Marrakech du Rire, comment travaillez vous ensemble ? Qui a pris l'initiative ? Khalid Tamer : C'était une rencontre entre Jamel et moi, je pense qu'il y avait l'envie de travailler ensemble, moi je voulais être porté par un autre festival comme Marrakech du Rire, mais c'est juste leur première édition, nous travaillons ensemble donc l'articulation n'est pas encore là, ce n'est pas encore une bonne mise en place mais je pense qu'on va y arriver. Dans le futur on va améliorer notre partenariat. Cette année Jamel a commandé deux parades, celle d'ouverture et celle de clôture, mais il y aura aussi des surprises sur la place Jemaa El Fna. Jamel voulait que la ville soit une ville de fête pendant cinq jours, moi aussi je voulais faire ça dans la ville mais je tiens aussi à faire travailler les villages et je suis content qu'il y ait encore plus de spectacles dans les villages.

Made in Marrakech : Quel intérêt trouvez-vous à travailler l'un avec l'autre ? Khalid Tamer : Je pense que de mon côté, j'aurai une grande visibilité, et puis travailler ensemble c'est intéressant puisqu'on est dans un collectif. Pour lui, je crois que c'est pareil. Il avait envie de faire des choses pour la ville de Marrakech, donc on lui apporte cette expérience que nous avons de la ville et de l'espace public. On apporte chacun sa différence.

Made in Marrakech : Un avant goût de la programmation de cette année ? Khalid Tamer : Bien sûr, il y a Marrakech du Rire, mais aussi le spectacle Chouf Ou Chouf du Cirque Acrobatique de Tanger qui fait le tour du monde. C'est la première fois qu'ils se produisent à Marrakech. Vous découvrirez le Cirque Shemsy, une troupe de jeunes marocains. Il y a d'autres beaux spectacles comme Tchébé-Tchébé du Togo, les grandes personnes de Boromo et les grandes personnes de Paris, Générik Vapeur, Ex Nihilo la danse contemporaine dans les espaces publiques, c'est vraiment magnifique. Il y a une grande variété de spectacles à voir, il suffit de regarder le programme !

Interview Fati Medaoui Photo DR Publié le 4/06/2011

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4 juin 2011