Kechmara, pour fuir Marrakech
La personnalité de Marrakech est tellement forte qu'elle imprègne tous les lieux de la ville. Partout où on se trouve, on sait -et on ressent- qu'on est à Marrakech.
Quand on y vit en permanence et qu’on a dépassé le stade des premiers émerveillements, on a envie parfois de fuir cette omniprésence de l’esprit de Marrakech.
C’est ce qui nous a conduit samedi au restaurant Kechmara, un des rares endroits de la ville où il est possible de croire qu’on est ailleurs.
La décoration ne fait aucune concession à la vogue du néo-artisanat-chic marocain : pas un centimètre carré de tadelakt, aucune lanterne en cuivre ciselé et pas de pouffes en sabra. Les trois jeunes et sympathiques associés-fondateurs du restaurant ont opté pour un cadre résolument moderne : le blanc, l’aluminium et le verre dominent. De grandes et belles photos en noir et blanc complètent la déco.
L’œil reposé par le blanc et les volumes, les fesses bien calées dans les fauteuils sixties, on se sent bien.
La cuisine est simple et le choix limité mais c’est bon et copieux. Les prix sont particulièrement abordables (120 dirhams pour un menu complet...)
On est sorti de là heureux, rassasiés et détendus. Avec une agréable impression d’avoir fait un saut à Milan ou Paris.
Le nom du restaurant, Kechmara, est le verlan de Marrakech (je m’en suis rendu compte au dessert, mon cerveau est généralement très long le samedi soir). C’est amusant pour un endroit qui ressemble si peu à la ville