Jef Aérosol pulvérise Marrakech
Des visages expressifs de stars ou d’anonymes et une flèche rouge comme signature, Jef Aérosol a su imposer son empreinte dans le monde du street art depuis ses débuts dans les années 80. Aujourd’hui, il est l’un des artistes pochoiristes français les plus connus grâce à ses fresques déposées aux quatre coins du monde. Made in Marrakech a rencontré cet ambassadeur de l’art urbain, à l’occasion du vernissage de son exposition “African Dream”, à la BCK Art Gallery, le samedi 18 avril.
Made in Marrakech : Quel a été le point de départ de votre résidence artistique à Marrakech ?
Jef Aérosol : J’ai exposé l’année dernière à la Galerie 38, à Casablanca, un événement organisé en partenariat avec la BCK Art Gallery, une agréable rencontre dont découle mon exposition “African Dream”, à Marrakech. J’ai eu ainsi la chance de résider au Caravan Sérai, un cadre idyllique et inspirateur dans lequel j’ai disposé mon atelier. La moitié des oeuvres exposées sont d’anciennes créations auxquelles viennent s’ajouter de nouveaux portraits de marocains, de femmes berbères, de charmeurs de serpents, etc. Des images de personnes au regard expressif, réalisées au pochoir qui est ma technique depuis 35 ans.
MIM : Quel est le message que vous souhaitez communiquer à travers cette exhibition ?
J.A : Mon exposition est un cri contre toutes formes de racisme et d’intégrisme ou d'intolérance. J’ai la chance de pouvoir sillonner le monde et de pouvoir découvrir d’autres cultures, des patrimoines riches et inspirants que je représente à travers des visages anonymes ou ceux de quelques icônes telles que Nelson Mandela et Angela Davis qui symbolisent la lute et le courage.
MIM : Pouvez-vous nous élucider le mystère de la flèche rouge disposée sur chacune de vos oeuvres ?
J.A : J’opte pour une pirouette à chaque fois que l’on me pose cette question ! Cette flèche rouge n’est pas visible pour moi, elle n’est perçue que par les autres. Peut-être qu’elle est due à une réaction chimique ou bien quelqu’un vient s'immiscer dans mon atelier pour placer ces pictogrammes, je ne sais pas, mystère et boule de gomme (sourire espiègle).
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Photos : DR