Interview de Emir Kusturica

Interviews
Dev Web
Editor Made in Marrakech
17 décembre 2009

Prénom - âge - occupation ? Emir, 55 ans, réalisateur, comédien, musicien

Quelles sont les villes que vous connaissez au Maroc ? La première fois, je suis allé dans le désert dans le cadre du tournage du film « Ali baba et les 40 voleurs », puis l'an dernier à Rabat au festival Mawazine, et puis maintenant à Marrakech, où je suis impressionné par les autorités locales qui mettent la culture parmi les plus grandes priorités et font tout pour créer une ambiance magique autour du festival du film, ça me surprend considérablement, et j'adore ça !

1ère fois dans la ville rouge, qu'avez-vous visité ? Je n'ai pas fait grand chose à part rester à la villa Sultan où je me sens très bien, mais je vous promets que je reviendrai pour me reposer et profiter de la vie orientale apaisante qui est un besoin vital pour moi.

Pensez-vous que Marrakech pourrait faire l'objet d'un décor digne de vos films ? J'aimerai vraiment, on ne sait jamais où on tournera notre prochain film, peut-être que ce sera ici, on verra bien ! (rires)

Choisissez-vous vos personnages en fonction des acteurs que vous rencontrez ou l'inverse ? En général je repère des faciès étranges, d'acteurs ou non, puis se forme l'idée que je travaille par la suite en profondeurÉun jour je repérerai peut-être un marocain !

Vous avez annoncé la fin de votre carrière de réalisateur, pourquoi ? Uniquement pour des raisons politiques, les critiques en France après le film UNDERGROUND ont été blessantes, j'ai été profondément touché surtout qu'à cette période ma mère souffrait d'une maladie graveÉaujourd'hui je réalise bien que je n'étais pas sérieux, c'était une petite pulsion passagère. (rires)

Racontez nous comment êtes vous arrivé dans le cinéma ? Etant jeune, j'ai rendu fous mes parents, ils ont alors décidé de m'envoyer chez une tante à PragueÉj'y ai donc suivi des coursÉj'avais 2 options, devenir gangster ou devenir réalisateurÉj'ai fait mon premier filmÉensuite je pouvais passer à mon second film ou devenir gangsterÉ(rires) j'ai choisi la première option.

Comment vous est venue l'idée du film documentaire sur Maradona ? Je suis un grand fanatique de football depuis mon plus jeune âge. J'ai eu l'occasion de rencontrer Maradona et ça m'a donné envie de lui rendre hommage... si vous avez vu le film, il y a une scène où je je fais des passes avec lui et je marque un but, c'est peut-être là ma satisfaction personnelleÉpeut importe les ventes maintenant (rires)

Comment avez-vous pensé à créer la célèbre scène dans Arizona Dream, où le personnage se met sur la scène et mime le film projeté au cinéma ? Ca m'est venu la nuit pendant que je dormais (ou presque), et j'espérais vraiment qu'en la revoyant 10 ans plus tard, j'aurai ce même sourireÉc'est le cas, j'ai donc réussi mon pari !

Qu'aimez-vous comme musique ? J'aime TOUT, tout m'intéresseÉen ce moment je n'ai pas trop le temps, j'en profite quand je me retrouve seul à piloter mon hélico. Je me retrouve dans les airs et je prends le temps d'écouter le silence, la musiqueÉtout simplement parce que sur terre il y a trop de bruit ; écouter la musique n'est pas anodin, il faut se mettre en situation, se préparer en se mettant dans les meilleures conditions en étant bien reposé avant toutÉce qui n'est malheureusement pas le cas pour moi actuellement !

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17 décembre 2009