Immobilier: peu de ventes malgré les décotes

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
12 octobre 2008

«Nous avons peu de contacts sérieux pour des ventes depuis plusieurs mois. Ceux qui visitent le site semblent peu intéressés, cherchant uniquement à connaître la tendance du marché. Dès qu’on les rappelle pour négocier les prix et conclure les ventes, ils ne répondent plus». <BR>

C'est un commentaire d'un préposé à la vente d'un grand ensemble résidentiel d'une soixantaine d'appartements haut standing, sis en plein centre-ville de Marrakech. Même constat ailleurs. Du côté de Semlalia, par exemple, le concierge d'un immeuble de facture moyenne est catégorique : beaucoup de gens visitent les 15 appartements restant d'un ensemble de 25, mais n'achètent pas. « Les temps sont durs », dit-il. C'est que les ventes à Marrakech sont bel et bien stoppées.

Officiellement, on préfère parler d'un ralentissement du rythme des transactions lié au standing des appartements. « Le marché se régule après une flambée des prix sur la catégorie haut standing », indique Adil Bouhaja, président de l'Alpim (Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers).

Officieusement, les logements construits (haut et moyen standings) ne se vendent plus malgré une décote qui atteint en moyenne 15%. Et cela ne date pas d'aujourd'hui, assure-t-on.

« Ce n'est pas un crash du jour au lendemain », commente Mustapha Belkahia, promoteur immobilier. Depuis mars dernier, on a constaté un essoufflement accentué par la crise, sans oublier les flottements de l'été et du Ramadan. Pour ce professionnel, c'est à partir de janvier qu'on pourra déterminer si cette crise est conjoncturelle ou structurelle. Plutôt structurelle, la crise. Parce qu'au-delà de l'impact du marasme économique, il y a eu une surabondance d'appartements tous construits dans la même gamme (haut standing) alors que cette catégorie ne répondait pas aux besoins exprimés, analyse de son côté Laurence Vernet de Vernet Immobilier. Pour cet agent immobilier, il faut s'attendre à une rationalisation. « Et ne resteront sur le marché à Marrakech que les vrais professionnels que ce soit auprès des promoteurs ou des agences immobilières ».

Sur le terrain, c'est le calme plat, selon des notaires. Une forte baisse des ventes est enregistrée dans le logement neuf depuis plus de 9 mois. « Le ralentissement ne touche pas le logement économique et même le moyen standing où la demande est toujours importante », continue d'estimer Bouhaja. Il est, d'ailleurs, presque le seul à garder le moral. Car même les professionnels du secteur les plus optimistes parlent de « tendance baissière ».

En revanche, rien ne filtre sur les stocks de logements neufs invendus depuis le début de cette stagnation. Bien sûr, tous les promoteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Et ceux qui se sont lancés à l'aventure sans se préparer à des crises éventuelles en ont eu pour leur grade.

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Editor Made in Marrakech
12 octobre 2008