Franc succès du Festival international de la magie

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
27 mars 2009

Sous la présidence d'honneur de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, vient de s'organiser du 19 au 22 mars 2009, la 6e édition du Festival international de la magie de Marrakech.

Elle s'est singularisée, cette année, par la créativité et la présence de thématiques nouvelles. Quatre jours de découverte et de fête conviviale, une pléiade d'artistes mondiaux, venus des quatre coins du monde, un programme intense et diversifié, une participation du public attentive et studieuse, bref un événement qui a de nouveau hissé la ville ocre sur les cimes de la création. Il convient de souligner d'emblée que le Festival de la magie relève d'une initiative privée, soutenue par le Wali, Mounir Chraïbi, le président du Conseil municipal, Omar Jazouli et le président du Conseil régional du tourisme, Hamid Bentahar. Le festival, à force de volonté et de persistance, s'impose comme un événement annuel incontournable qui donne à la ville une dimension supplémentaire, familiale et populaire. Il offre aux enfants, notamment aux orphelins de la ville, des moments de partage et une forte dose d'émotion. Comme aussi intime opportunité à la Ville et à ses habitants qui renouent avec l'art de la magie, transformant ainsi les sites, celui de Jemâa El Fna, le Théâtre Royal, le Palais des Congrès en des lieux où la culture populaire, comme un parfum coloré, répand ses effluves dans un mouvement d'épanouissement du grand public.

Il n'y a aucun doute que seule la ville de Marrakech est en mesure d'accueillir un si prosélyte événement, de lui donner la pleine mesure populaire. Ville cosmopolite, enracinée dans la tradition historique et culturelle, elle est le miroir des diversités et des richesses de l'humanité. Le Festival de la magie souligne sa vocation d'ouverture et de promotion des arts, fussent-ils insolites ou atypiques. Pendant quatre jours, la cité a adhéré grandement à la manifestation originale, sa population s'est déplacée en grand nombre pour regarder, applaudir et accompagner les artistes, tout à leur génie créatif, inventeurs de joies et de plaisirs, magiciens impressionnants et subtils. Bref, une galaxie du surnaturel et de la découverte au-delà des possibles dimensions. Si en effet, le Festival international de la magie de Marrakech en est à sa 6e édition, avec la même régularité et le même rythme, c'est à coup sûr parce qu'il continue de connaître un succès certain. D'une édition l'autre, il enrichit son programme, adapte ses séquences, lance des nouveautés et se fait un point d'honneur d'apporter le meilleur à un public qui, chaque année, grossit ses rangs et, non sans surprise, renouvelle, redécouvre un art qui l'emporte. Trois sites ont été mobilisés cette année encore pour accueillir des scènes différentes, des troupes nouvelles, des artistes enfin porteurs de subtiles et parfois redoutables techniques de manipulations.

Le Théâtre Royal, la Place Jamaâ El Fna et le Palais des Congrès ont constitué des lieux de rencontres, où les magiciens se sont relayés dans le même mouvement de création, mais aussi dans le même souci d'associer les enfants, tout à leur profonde joie, les parents qui les accompagnent, les femmes, les hommes, les vieux et les jeunes. Autrement dit, toute une population composite, bigarrée, nationale et internationale, colorée et fédérée sous le même signe : la convivialité et la fraternité. Jamais, en effet, l'art de la magie n'a si bien et d'un seul tenant regroupé tant de gens aussi différents et, pourtant, n'a autant réduit les barrières sociales. Comme le souligne si bien Baby Dahan, président du Festival, la 6e édition se voulait « une contribution à l'accès aux mondes étrangers, exotiques ou proches, mis sans exclusive à la portée de tous, grands et petits ». Le pari est non seulement tenu, mais donne la mesure à une ville, Marrakech, qui est davantage une agora de la culture et de l'art qu'une cité hermétique ou fermée derrière son orgueil que des remparts protègeraient. Le mystère de Marrakech, c'est justement qu'il n'y a pas de mystère dans une ville où s'entrecroisent les talents, les créations multiples et se déploient et se protègent les libertés.

Le Festival international de la magie incarne, d'autre part, une manifestation qui relève quasiment de l'initiative privée, soutenue de manière conséquente par les autorités de la ville, le Wali, le maire, le Conseil régional du tourisme et quelques généreux et bénévoles sponsors. Tous ont à coeur de voir un tel événement prendre sa vitesse de croisière, enraciner sa vocation et sa raison d'être dans l'histoire et la mémoire de la ville. On peut, sans risque de se tromper, estimer que le FIMM a connu cette année une affluence d'autant plus importante et significative qu'elle dénote, allègrement et insolemment, l'ambiance frileuse que d'aucuns affectent sous l'effet de la crise. Il a brisé la morosité, redonné du goût de vivre à toutes et à tous. Il a autant enchanté le public qu'infligé une leçon de bonheur et de fraîcheur. Tombant à point nommé avec la première semaine d'un printemps chaud, ensoleillé et même orageux, il a ainsi coalisé tous les ingrédients du partage : la fête, la fascination, les mystères de voyages à travers des hommes et des continents.

Bertrand Loth, ce génie de renommée mondiale aura entraîné le public dans un périple enchanteur et l'illusion, si subtilement construite par lui, a servi de prétexte à l'évasion cosmique. Cette personnalité si forte et admirée, notamment dans le cadre du Futuroscope de Poitiers en France, a diablement enjoué les estrades. Il a obtenu la Baguette d'Or à Monte Carlo. Il y a ensuite Jean-Louis Galidie qui nous vient d'Italie, cette terre de la Méditerranée si chère. Détenteur du Prix du Festival de la magie de Rome, il a plus d'un tour dans son sac, illusionniste qui se déploie tout en gestuelles, talentueux et fidèle de la ville ocre. Il y a encore Milou, Marocain qui s'est imposé avec pertinence et volonté, il a obtenu le Prix d'honneur du FIMM. Le groupe Kamyléon, Premier Prix de magie générale et Mandrake d'Or, nous vient, quant à lui, de France, un trio trépident qui a vite fait d'emporter, dans un tourbillon de gestes, la foule compacte et éberluée de Jamaâ El Fna ; ensuite Juan Mayoral, Espagnol qui a obtenu le Premier Prix mondial à Lausanne. L'originalité et la diversité de cette 6e édition, c'est aussi une note d'embellissement asiatique avec la présence d'une grande artiste chinoise : Huang Zheng, tout en grâce et en subtilité. Son art monte en crescendo, vous emporte dans une volupté tantôt lumineuse, tantôt tamisée.

Jean-Philippe Loupi, Grand Prix général de la magie au Japon, se fait le convulsif voyageur, il est dans un aéroport et nous fait vivre les péripéties et les mésaventures cahoteuses et attendrissantes. Un magicien du rapide. Alors vient la belle et talentueuse Lorena, Française, championne du monde de Houla Hoop, cette « Diane » à la chevelure dorée, blé de déesse qui tourne dans son cerceau, nous faisant tournebouler avec elle. Yunke, Espagnol est détenteur du Mandrake d'Or à Paris, du Dragon d'Or à Pékin, il est le héros qui ne désenchante jamais, et Marc Antoine, Français, a obtenu la Baguette d'Or à Monte Carlo. Il a charmé le public par son art touchant et beau, la composition de ses prouesses aussi. Le Festival international de la magie de Marrakech a déployé ses arts et ses magiciens, dans tous leurs états et leur créativité, livrés à leurs talents, face à un public fasciné et curieux. Close-up, magie de salon, grandes scènes d'illusions, toutes les dimensions déclinées pendant quatre jours. Le Festival aura, en fin de compte, regroupé pendant les quatre jours plus de 400.000 spectateurs, donnant à la ville des couleurs et des échos qui vont au-delà des remparts, qui comme pour démentir les dires et les faux pronostics, font renouer la cité avec sa vocation de capitale mondiale du tourisme et de la culture.

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27 mars 2009