FIFM : Le meilleur pour la fin

Culture
Dev Web
Editor Made in Marrakech
18 décembre 2007

- 5 trophées au lieu de 4 décernés lors de cette 7e édition. - L’Etoile d’or remportée par le film estonien Autumn Ball. - Martin Scorsese et Nour Cherif, des leçons à retenir. Après neuf jours de projections, le rideau est tombé, samedi 15 décembre, sur la 7e édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM). Attendue à chaque festival, la soirée de remise des prix était parfaite côté mise en scène. La Fondation et ses prestataires ont rattrapé les quelques maladresses du démarrage Et c’est Catherine Deneuve, une des icônes du cinéma français, qui s’est déplacée pour l’occasion et a remis l’Etoile d’or du 7ème Festival international du film de Marrakech au réalisateur estonien Veiko Ounpuu pour son film Autumn Ball(1). Si l’émotion n’a pas failli à la tradition, le jury ayant eu beaucoup de mal à trancher, a ajouté un double prix. Celui-ci a été décerné à deux productions: 'The hard-hearted' du Russe Alexeï Mizgirev et «Slingshot» du réalisateur philippin Brillante Ma.Mendosa.

· Star à 9 ans

L'Etoile d'or d'interprétation féminine est revenue à l'actrice coréenne de neuf ans Yu Yun-mi dans le film « With a girl of black soil » de Jeon Soo-Il. L'Etoile d'or d'interprétation masculine a été décernée à l'acteur finlandais Tommy Kortela dans le film « Man's Job » d'Aleksi Salmenperä. En effet, la programmation officielle de cette 7e édition (15 films) était très hétéroclite, d'où la difficulté d'effectuer un choix équitable, ainsi que le reconnaît le président du jury, le tchèque Milos Forman. « Je ne sais pas si nous avons été justes dans notre jugement, mais nous avons été honnêtes et francs. Je félicite tous ceux qui ont participé à la compétition », insiste-t-il. Au total, 115 films ont été projetés durant 9 jours, y compris les rétrospectives de films égyptiens et marocains. Des programmations « Coup de coeur » pour les films du feu Ahmed Baha Attia, Ingrid Bergman et Michelangelo Antonioni, et enfin les films en compétition.

En revanche, belle brochette de stars pour cette édition du FIFM côté égyptien. Sa délégation a dû attendre la clôture du festival du Caire avant de prendre un avion spécial pour Marrakech afin de fêter le centenaire du plus ancien et plus prolifique cinéma du monde arabe (25 films par an) en présence de ses plus grands artistes : Nour Cherif, Yousra, Ahmed Ratib, Boussi, Ahmed Badir, Khalid Nabaoui, Ilham Shahine, Ezzat Al Alayli, Ahmed Hilmy, Mouna Zaki, Khaled Abol Naga. Pour l'occasion, le FIFM a sorti le grand jeu. 40 longs métrages avec, en avant-première, « Le Chaos », dernière production de Youssef Chahine et Khaled Youssef, ont été programmés au cours de ce festival. Festival qui se recentre sur sa véritable vocation : promouvoir le cinéma et sa diversité culturelle. L'acteur égyptien Izzat Al Allayli a plaidé pour la mise en place d'une stratégie pour une production cinématographique commune (égyptienne et marocaine).

Du coté américain, c'est le grand Martin Scorsese qui était en tête d'affiche du 7e FIFM drainant d'autres vedettes, dont Leonardo Di Caprio et aussi un des grands scénaristes américains, Abel Ferrara (réalisateur de Gladiator, entres autres).

On retiendra aussi de cette édition, la leçon de Martin Scorsese. Il explique comment il continue de faire lui-même les coupes de ses films, malgré la présence de brillants monteurs.

On apprend également qu'il préfère se concentrer sur les personnages plus que sur l'intrigue dans ses réalisations. « Je n'apprécie l'improvisation dans mes films que lorsqu'elle est cadrée », déclare-t-il. L'autre leçon de ce festival a été celle que l'acteur égyptien Nour Cherif a donnée dans l'enceinte de l'Esav, la toute nouvelle école de cinéma de Marrakech, devant un public suspendu à ses lèvres. Avec 40 ans de métier et 173 films à son actif (dont certains de sa production), la star égyptienne a de quoi épater. Très techniques, professionnels et didactiques, ses conseils s'adressaient aux futurs réalisateurs et acteurs marocains. « La chance est un facteur important dans la carrière, mais après, tout est question de volonté. La formation est un parcours important dans la vie d'un acteur et d'un cinéaste. A vous d'en profiter ». Dernier conseil aux futurs réalisateurs : « Privilégiez l'art avant le message. C'est le plus important ».

Le festival qui s'est achevé samedi dernier a finalement été axé sur des films à contenu. Ce qui est sûr, c'est que le FIFM est, somme toute, encore jeune, et cherche encore ses marques. Ceux de Cannes et de Venise ne se sont pas construits en un jour. Et puis, on ne le répète pas assez, les affaires marchent plutôt bien durant le festival.

En effet, en marge de l'édition, des soirées (très très prisées) étaient au programme. Elles ont fait le bonheur de quelques restaurateurs, avec des budgets colossaux. Vivement la prochaine édition ! diront certains.

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18 décembre 2007