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Festival du Film de Marrakech : Le président du jury est anglais.

Cinéma
Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
27 septembre 2012

John Boorman, réalisateur britannique est nommé, cette année, Président du Jury longs métrages du Festival International du Film. À la fois réalisateur, scénariste et producteur, ce sujet de la couronne anglaise est un fin connaisseur du cinéma mondial. Portrait chronologique du successeur d’Emir Kusturica

Jeunesse en guerre 1933-1955
John Boorman est un garçon du sud-ouest londonien, précisément du quartier de Middlesex. Il a grandi dans la petite ville de Shepperton, à côté de studios de cinéma. Une partie de son enfance s’est passée chez les jésuites. Ces premiers souvenirs marquants, ce sont les bombardements allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. Cette période de sa vie, il l’abordera dans l’un de ses films les plus salués par la critique La Guerre à sept ans, un film très autobiographique. L’essayiste et psychologue Suisse Carl Gustav Jung influence également le jeune Boorman. L’anglais est fasciné par sa théorie sur les mythes comme fondements vivants de la société et par la psychologie individuelle et collective. Cette fascination transpire dans son long métrage Excalibur, son plus beau succès. Dans les années 50, John Boorman, alors âgé de 18 ans, enchaîne les petits boulots. Il débute comme critique de cinéma à la radio et dans diverses revues spécialisées. Quelques années plus tard, il est engagé en tant que monteur par une chaîne de télévision privée, ITN. 

Les premiers tournages 1963-1980
Après son expérience de monteur, il réalise des documentaires pour la Southern Television avant de tourner une série de portraits documentaires pour la BBC dont Citizen 63 et The Newcomers, des réalisations appréciées et remarquées par le grand public. Deux ans plus tard et grâce aux succès de ces documentaires, John Boorman est derrière la caméra pour son premier long métrage : Catch us if you can (1965). Après ce premier film, il revient à ses premiers amours en tournant un documentaire sur D.W. Griffith, réalisateur américain. En partant sur ses traces aux États-Unis, John Boorman fait la rencontre de Judd Bernard et Lee Marvin. Le premier lui confie le script de Point de non-retour (1967), qui sera son second film. Après un détour par Londres pour tourner Leo The Last (1970),  film qui lui fait remporter son premier prix, le Prix de la Mise en Scène au Festival de Cannes. John Boorman traverse de nouveau l’Atlantique et réalise ce qui est son premier grand succès Délivrance (1972). Un film sur le thème de la nature, salué par la critique. Le britannique souhaite alors à tout prix faire un film de science-fiction et jette son dévolu sur l’adaptation du Seigneur des Anneaux. Devant le coût du projet les producteurs ne le suivent pas. 
 

Succès et récompenses 1981-2000
En 1981, sort son film Excalibur, l’oeuvre la plus mémorable de sa filmographie qui raconte l’histoire du Roi Arthur, de Merlin l’Enchanteur et des célèbres chevaliers de la Table Ronde d’une manière sombre. Ce long métrage est le point de départ d’une décennie triomphante pour le metteur en scène. Excalibur remporte la Meilleure contribution artistique au Festival International de Cannes en 1981. Quatre ans plus tard, il tourne La forêt d’émeraude qui traite du choc des cultures. En 1987, il revient avec La guerre de sept ans, inspiré de son enfance sous les bombardement nazis. Le film est nommé dans cinq catégories aux Oscars, John Boorman remporte deux prix au NSFC Award, dont celui du Meilleur réalisateur, ainsi que celui du Meilleur Film au LAFCA et le Golden Globe Award du Meilleur Film musical ou comédie. Car oui, le film est, malgré le sujet, classé comme une comédie retraçant l’histoire du jeune Bill, âgé de sept ans qui doit faire face avec sa mère au quotidien imposé par la guerre. Dix ans passent, puis arrive Le Général (1998), une production en noir et blanc retraçant la vie de Martin Cahill, gangster dublinois assassiné par l’IRA en 1994. Le Festival de Cannes récompense le film par le Prix de la mise en scène, alors que John Boorman est sacré Meilleur réalisateur au London Critics Circle Award. 

Boorman contemporain : 2000-2012
Depuis l’an 2000, John Boorman a tourné trois films : Le Tailleur de Panama (2001), In My Country (2003), The Tiger’s Tail (2006). En 2008, il annonce sa volonté d’adapter le fameux Magicien d’Oz. Pour l’instant, aucune date de sortie n’a encore filtré. Par ailleurs, en 2004, il est récompensé pour l’ensemble de sa carrière par le British Academy of Film and Television Arts (BAFTA). John Boorman est aussi Commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique, une très haute distinction. Au vu de ces différentes oeuvres, la Fondation du Festival International du Film de Marrakech (FIFM)  a voulu rendre hommage au talent et l’art de la mise en scène de John Boorman en le nommant Président du Jury. Sa nomination apprise, il a déclaré : “le plus important dans un festival ce n’est pas son jury mais sa sélection.”  Il ajoute : “J’ai hâte de découvrir les films sélectionnés, et en particulier ceux provenant d’Afrique. En tant que cinéaste, je sais combien il est difficile de faire un film ou encore un bon film.”  En attendant le 30 novembre, jour de la cérémonie d’ouverture, il conclut “je salue tous ceux qui ont trouvé leur chemin jusqu’à Marrakech.”

 

Texte Julien Antinoff

Photo DR

Voir notre dossier sur le FIFM 2011
Best'of 2011

Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
27 septembre 2012