Festival de Marrakech : Derrière les Mirages

Culture
Dev Web
Editor Made in Marrakech
3 décembre 2010

Seul film marocain du Festival International du Film, Mirages s’annonce déjà comme l’un des fleurons de cette 10e édition. A seulement 28 ans, le réalisateur Talal Selhami entre dans la cour des grands, et nous emmène dans les coulisses de son film.

Cinq hommes, passent une série de testsÉ Et se retrouvent abandonnés en plein désert. L'idée est née, en fait, d'une envie commune à beaucoup de réalisateurs de premier long, c'est-à-dire tourner un huis clos. « Contraintes budgétaires, planning serré, pour une première expérience, c'est ce qu'on fait en général, explique Tala Selhami, le réalisateur. Mais comme le Maroc a la chance d'avoir cette richesse géographique, on a voulu faire un huis closÉen extérieur. » Un coup de fil au producteur, qui devait choisir entre plusieurs projets, et c'est bon. « Ça tombe, Mirages est celui qui me plaisait le plus. » Le fait de tourner au Maroc a aussi eu son importance. Talal avait deux films qu'il avait commencé à développer avant Mirages, et il avait bien conscience que s'il devait attendre que les projets se montent en France, à seulement 28 ans, il pourrait attendre longtemps. « Je me suis toujours dit que je tournerai au Maroc, explique le réalisateur, mais pour mon premier film, c'est une chance. »

La surprise du Festival

Quand est venu le moment du casting, tout s'est fait au feeling. « J'ai rencontré les acteurs par hasard, il n'y a pas eu de réel casting, mais j'ai parlé avec des gens, on a créé des liens, la confiance s'est installée. » Omar Lotfi, révélé dans Casanegra et l'un des acteurs principaux de Mirages, confirme : « Moi, on m'a fait confiance pour Casanegra, alors je dois aussi faire confiance à un réalisateur, même pour un premier film. Il y a une bonne histoire, j'ai confiance en Talal, j'avais envie de faire ce film, voilà. » Au final, Mirages s'annonce comme un film fantastique et psychologique. « Vous ne verrez pas de tronçonneuses et de flaques de sang, promis », s'amuse Talal, avant d'ajouter « Mon film de chevet, c'est The Shining, de Kubrick. Toute proportion gardée, je voulais rester dans cet esprit. » Une fois le travail terminé, il fallait le faire connaître. Impatient de le faire découvrir au Maroc, Talal Selhami a pensé à le soumettre au Festival de Marrakech. « On n'avait rien à perdre. On a envoyé la copie de travail à la dernière minute, deux jours avant la clôture des inscriptions, donc j'étais sûr que j'allais être recalé, ça se passe toujours comme ça. Et finalement, on a tous été incroyablement surpris. Il n'y avait pas de médiatisation, on sortait de nulle part, donc je suis très fier que le film commence au Maroc. C'est un film marocain avant tout, donc c'est un retour aux sources, la boucle est bouclée. »

Retrouvez aussi deux autre interviews de Talal Selhami sur son tournage à Casablanca et Ouarzazate sur notre page dédiée au Festival international du film de Marrakech.

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3 décembre 2010