Drôle de zoo

Culture
Dev Web
Editor Made in Marrakech
16 mars 2011

Caché derrière ses lunettes, le regard pétillant de Jean-Luc Chilloux saisit les animaux sur le vif. Ce droitier a un sacré coup de pinceau. Portrait.

Marrakchi par le coeur depuis 9 ans – presque jour pour jour aime-t-il à confesser – le peintre animalier s'est posé dans la ville rouge après avoir voyagé à travers le monde. C'est une amie et ses enfants qui l'ont invité ici pour un long week-end et Jean-Luc a eu un « coup de foudre ». Avant Marrakech et ses balades dans les souks, il y a eu la découverte de l'Afrique. Le Kenya, la Tanzanie, l'Afrique du Sud, le BotswanaÉ les endroits où vivent les grands animaux. Ce sont eux qui sont venus habiter la peinture de Jean Luc. Avant, l'artiste croquait des portraits. Ça lui est venu un jour de pluie à Royan. Une photo dans un magazine, quelques crayons laissés par des amis et il s'est lancé. Premier portrait d'un jeune homme inconnu plutôt réussi. Jean Luc remballe ses malles et rentre dans son Limousin natal, il s'attelle alors à dessiner.

Des animaux vivants ?

Dans son atelier de Guéliz, il jette sur ses toiles immenses des zèbres, tigres, éléphants, panthèresÉ qui sont surprenants tant ils sont réalistes. Parfois on les dirait vivants. Pour preuve, ce petit garçon venu visiter l'atelier qui s'est exclamé : « Mais c'est un zoo ici Maman ! ».

Jean-Luc veut ses toiles en grand format (entre 1,80 sur 1,50 jusqu'à 2 sur 4 mètres) pour révéler la puissance des animaux, les capturer avec toute leur force. C'est peut-être la girafe, premier animal croisé en troupeau dans la savane, qui a lancé ses pinceaux vers une peinture qui « dégage ». Les tableaux peuvent impressionner, le peintre le sait. « Certains sont impressionnants peut-être, mais ils sont apaisants, mes animaux sont gentils, il y a toujours une grande douceur dans leurs yeux. » Sauf peut être pour l'un de ceux vendu a Farah Diba, rencontrée dans la ville rouge, inspiré d'une photo prise dans la nuit en Afrique. L'animal était stupéfait. Son regard étonné est resté croqué sur le vif. Jean-Luc Chilloux s'inspire de sa collection de photos pour peindre. « Je peux en voir une mille fois et puis un jour, je le sais, il faut que peigne celle-là ».

Compagnons marrakchis

« Mes animaux font partie de la famille dans laquelle ils partent », confie Jean-Luc, « c'est un bonheur pour moi de savoir que j'ai des Zèbres qui habitent à Guéliz, des éléphants qui ont envahit le mur entier d'un salon en Palmeraie et j'ai une tendresse particulière pour mes bestiaux en MédinaÉ ». Modeste, l'artiste explique que son plus grand plaisir est de savoir que lui parti, sa faune demeurera dans cette ville qu'il aime tant.

Quand il ne peint pas ? Jean-Luc se balade dans Marrakech. Après un thé chez Hassan le marchand de tapis place des épices, il va fouiner pour le plaisir dans la caverne de Mustapha Blaoui et pose aussi son regard sur l'Atlas - surtout l'hiver « avec la neige, cette vue ! ». Son plus grand plaisir reste la flânerie dans les souks et toujours la découverte de nouveaux artisans, délices introuvables ailleurs qu'à Marrakech.

> Retrouvez les Ïuvres de Jean-Luc Chilloux sur son site.

Texte Raphaëlle Walsh Photo DR Publié le 16/03/2011

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16 mars 2011