Des quads écolos à Marrakech ?

Un quad... vert ? Coller ce qualificatif à cet engin peut surprendre, tant ils semblent a priori opposés. A priori, car la réalité, en 2011, est toute autre. Les quads électriques existent bel et bien et Jean-Pierre Gandibleux se fait fort de les importer et exploiter à Marrakech, sitôt leur homologation par les autorités du royaume effective.

Pionnier

En matière de quad, l'homme n'en est pas à son coup d'essai. Il est même le premier à les avoir exploités ici, dès la fin des années 80. "A l'époque, avec les frais de douane, chaque véhicule me coûtait plus du double du prix initial" se souvient Jean-Pierre. "Tout le monde me demandait ce que c'était, on m'arrêtait pour les examiner." Quatre quads à trois roues, puis dix à quatre roues lorsque les premiers furent interdits lui permirent rapidement de se faire connaître et d'imposer son savoir-faire et son professionnalisme. Aujourd'hui, alors que l'activité s'est développée à Marrakech et dans la région (une vingtaine d'entreprise se partageraient le marché), Jean-Pierre Gandibleux possède 40 quads et propose, avec une équipe de près de quinze personnes (moniteurs, mécanos, guides...) des circuits d'une demie-journée aux portes de la Palmeraie.

Ses clients ? Des petits groupes, des VIP et people (Cauet y a tourné une émission, Nicolas Sarkozy s'est défoulé lorsqu'il était ministre de Jacques Chirac, et des artistes comme Pierre Palmade, Jean-Marie Bigard et Laurent Gerra ont aussi laissé de bons souvenirs à Jean-Pierre) mais aussi des séminaires ou incentives. "Le plus important, c'était avec 600 personnes. Dans ces cas-là, nous proposons un véritable Team building complet avec de nombreuses activités (sports d'équipes, ateliers culturels...) et... des balades à dos de dromadaires."

Le tourisme vert en ligne de mire

Car si sa société s'appelle Locaquad, Jean-Pierre Gandibleux ne se limite pas aux véhicules tout terrain à moteur... il possède aussi la version à quatre pattes. "Il y a vingt ans, 80% de ma clientèle voulait faire du quad et 20% des méharées à dos de dromadaire. Mais les tendances changent et c'est l'inverse aujourd'hui."

C'est donc conscient de la demande du public et de l'urgence qu'il y a à limiter la pollution qu'il souhaite, le plus vite possible, remplacer son parc par des quads 100% électriques, "qui vont à la même vitesse, offrent exactement les mêmes performances techniques... mais permettront aussi, grâce à l'élimination du bruit, de voir les animaux de près", alors qu'ils s'enfuient lorsqu'ils entendent les moteurs pétaradants des machines actuelles.

Texte Fred Haffner Photo Made in Marrakech Publié le 24/01/2011