Des adolescents recrutés dans le quartier du Mellah

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
20 juin 2006

Les Européens viennent y chercher des jeunes garçons pour des passes tarifées. Un commerce qui fait vivre des familles entières. Sur La Place Djema'a el-Fna, les «Françaouis» viennent chercher les «gazous» sous le nez de la police, à quelques mètres seulement du commissariat. Les Marrakchis ont baptisé ce lieu de drague, entre les joueurs de tambour et les vendeurs de brochettes, «le souk des pédés». Il suffit d'un regard du client pour que de jeunes Marocains proposent leurs services.

Ahmed, qui presse des jus d'orange pour les touristes, observe le manège quotidien derrière le bar de sa camionnette. « Les Européens viennent surtout en fin de journée, raconte-t-il, en ce moment avec la Coupe du monde c'est calme. »

« Certains commencent à 12 ou 13 ans »

Les amateurs se promènent au milieu des badauds qui s'attardent devant les charmeurs de serpents et les paniers remplis d'escargots baveux. Noyés dans la foule des touristes, ils repèrent et « négocient du sexe » entre 100 et 400 dihrams (10 et 40 euros). Rien ne se fait sur place. Ils ne repartent même pas ensemble. Un numéro de portable ou une adresse ont été échangés. Les jeunes ? Ils ont entre 15 et 18 ans. Ils viennent tous du Mellah, l'ancien quartier juif de la ville. À deux pas de la medina, au coeur de Marrakech, c'est un véritable réservoir de chaire fraîche. Près de 70% de la population y a moins de 20 ans. « Certains commencent à 12 ou 13 ans », raconte Slimane, profession revendiquée : « faux guide ». « Au début, ils demandent un stylo, une montre et puis c'est l'engrenage. Les jeux, les massages... »

La journée, dans le Mellah, les touristes donnent quelques pièces pour aller visiter les synagogues. Les familles qui vivent là achètent tout au détail - cigarettes, huile, sucre... - et s'approvisionnent en fonction des rentrées d'argent. Les maris « trafiquent » dans le souk, les femmes seules se prostituent. Dès que le soir tombe, les visiteurs disparaissent de ce dédale de rues sales qui se transforme en véritable « cour des miracles ». C'est l'heure où les adolescents ont les yeux vitreux d'avoir trop fumé. Sur leur vélo, ils foncent comme des fous, s'envoient des bières, les unes après les autres, à la barbe des islamistes qui passent sans jeter le moindre regard. Dans le Mellah, les familles vivent aussi de la prostitution d'un garçon ou d'une fille. « Nous sommes tellement pauvres », lâche Slimane, les dents trouées et noircies comme un gruyère moisi.

Tarik, 15 ans, sort d'une ruelle. Il habite dans deux pièces chez sa grand-mère avec six frères et soeurs. Le père est en prison, la mère a disparu. Récupéré par une association humanitaire, il suit depuis deux mois une formation dans un atelier de confection. Pendant trois ans, il s'est prostitué. C'est un rabatteur du quartier, Mustapha, qui lui a proposé son premier client. Au début, ils ont juste discuté, bu du jus d'orange. Puis l'homme et le rabatteur l'ont emmené dans une ferme à la campagne. En arrivant, il a pris une menthe à l'eau. Quelques heures plus tard, il s'est réveillé en caleçon. En rentrant à Marrakech, Mustapha lui a acheté des baskets. Après, il se faisait payer 300 dirhams à chaque fois pour s'offrir vêtements et montres Swatch. Tarik a eu des ennuis avec la police, un de ses amis s'est pendu. Son client régulier, un Breton, vient de purger deux ans de prison. Pendant trois ans, il lui a souvent rendu visite dans son riad. De temps en temps, il faisait « du sexe » avec des amis à lui, des touristes venus lui rendre visite pour quelques jours. Rafida, sa voisine, une jolie brune de 19 ans, se prostitue aux portes du Mellah avec des Marocains. Le tarif n'est pas le même. Elle demande 50 dihrams pour une passe. C'est ce que lui prend chaque jour la nourrice qui s'occupe de sa fille de 10 mois.

« Les Européens s'intéressent surtout aux jeunes garçons », se plaint-elle. Avant, elle travaillait le matin dans le Guéliz, l'ancien fief des chrétiens, non loin de la rue Mohammed V et d'un célèbre fast-food. Mais elle a abandonné le terrain aux garçons.

Les Européens viennent y chercher des jeunes garçons pour des passes tarifées. Un commerce qui fait vivre des familles entières.

SUR LA PLACE Djema'a el-Fna, les « Françaouis » viennent chercher les « gazous » sous le nez de la police, à quelques mètres seulement du commissariat. Les Marrakchis ont baptisé ce lieu de drague, entre les joueurs de tambour et les vendeurs de brochettes, « le souk des pédés ». Il suffit d'un regard du client pour que de jeunes Marocains proposent leurs services. Ahmed, qui presse des jus d'orange pour les touristes, observe le manège quotidien derrière le bar de sa camionnette. « Les Européens viennent surtout en fin de journée, raconte-t-il, en ce moment avec la Coupe du monde c'est calme. »

« Certains commencent à 12 ou 13 ans »

Les amateurs se promènent au milieu des badauds qui s'attardent devant les charmeurs de serpents et les paniers remplis d'escargots baveux. Noyés dans la foule des touristes, ils repèrent et « négocient du sexe » entre 100 et 400 dihrams (10 et 40 euros). Rien ne se fait sur place. Ils ne repartent même pas ensemble. Un numéro de portable ou une adresse ont été échangés. Les jeunes ? Ils ont entre 15 et 18 ans. Ils viennent tous du Mellah, l'ancien quartier juif de la ville. À deux pas de la medina, au coeur de Marrakech, c'est un véritable réservoir de chaire fraîche. Près de 70% de la population y a moins de 20 ans. « Certains commencent à 12 ou 13 ans », raconte Slimane, profession revendiquée : « faux guide ». « Au début, ils demandent un stylo, une montre et puis c'est l'engrenage. Les jeux, les massages... »

La journée, dans le Mellah, les touristes donnent quelques pièces pour aller visiter les synagogues. Les familles qui vivent là achètent tout au détail - cigarettes, huile, sucre... - et s'approvisionnent en fonction des rentrées d'argent. Les maris « trafiquent » dans le souk, les femmes seules se prostituent. Dès que le soir tombe, les visiteurs disparaissent de ce dédale de rues sales qui se transforme en véritable « cour des miracles ». C'est l'heure où les adolescents ont les yeux vitreux d'avoir trop fumé. Sur leur vélo, ils foncent comme des fous, s'envoient des bières, les unes après les autres, à la barbe des islamistes qui passent sans jeter le moindre regard. Dans le Mellah, les familles vivent aussi de la prostitution d'un garçon ou d'une fille. « Nous sommes tellement pauvres », lâche Slimane, les dents trouées et noircies comme un gruyère moisi.

Tarik, 15 ans, sort d'une ruelle. Il habite dans deux pièces chez sa grand-mère avec six frères et soeurs. Le père est en prison, la mère a disparu. Récupéré par une association humanitaire, il suit depuis deux mois une formation dans un atelier de confection. Pendant trois ans, il s'est prostitué. C'est un rabatteur du quartier, Mustapha, qui lui a proposé son premier client. Au début, ils ont juste discuté, bu du jus d'orange. Puis l'homme et le rabatteur l'ont emmené dans une ferme à la campagne. En arrivant, il a pris une menthe à l'eau. Quelques heures plus tard, il s'est réveillé en caleçon. En rentrant à Marrakech, Mustapha lui a acheté des baskets. Après, il se faisait payer 300 dirhams à chaque fois pour s'offrir vêtements et montres Swatch. Tarik a eu des ennuis avec la police, un de ses amis s'est pendu. Son client régulier, un Breton, vient de purger deux ans de prison. Pendant trois ans, il lui a souvent rendu visite dans son riad. De temps en temps, il faisait « du sexe » avec des amis à lui, des touristes venus lui rendre visite pour quelques jours. Rafida, sa voisine, une jolie brune de 19 ans, se prostitue aux portes du Mellah avec des Marocains. Le tarif n'est pas le même. Elle demande 50 dihrams pour une passe. C'est ce que lui prend chaque jour la nourrice qui s'occupe de sa fille de 10 mois.

« Les Européens s'intéressent surtout aux jeunes garçons », se plaint-elle. Avant, elle travaillait le matin dans le Guéliz, l'ancien fief des chrétiens, non loin de la rue Mohammed V et d'un célèbre fast-food. Mais elle a abandonné le terrain aux garçons.

Les Européens viennent y chercher des jeunes garçons pour des passes tarifées. Un commerce qui fait vivre des familles entières.

SUR LA PLACE Djema'a el-Fna, les « Françaouis » viennent chercher les « gazous » sous le nez de la police, à quelques mètres seulement du commissariat. Les Marrakchis ont baptisé ce lieu de drague, entre les joueurs de tambour et les vendeurs de brochettes, « le souk des pédés ». Il suffit d'un regard du client pour que de jeunes Marocains proposent leurs services. Ahmed, qui presse des jus d'orange pour les touristes, observe le manège quotidien derrière le bar de sa camionnette. « Les Européens viennent surtout en fin de journée, raconte-t-il, en ce moment avec la Coupe du monde c'est calme. »

« Certains commencent à 12 ou 13 ans »

Les amateurs se promènent au milieu des badauds qui s'attardent devant les charmeurs de serpents et les paniers remplis d'escargots baveux. Noyés dans la foule des touristes, ils repèrent et « négocient du sexe » entre 100 et 400 dihrams (10 et 40 euros). Rien ne se fait sur place. Ils ne repartent même pas ensemble. Un numéro de portable ou une adresse ont été échangés. Les jeunes ? Ils ont entre 15 et 18 ans. Ils viennent tous du Mellah, l'ancien quartier juif de la ville. À deux pas de la medina, au coeur de Marrakech, c'est un véritable réservoir de chaire fraîche. Près de 70% de la population y a moins de 20 ans. « Certains commencent à 12 ou 13 ans », raconte Slimane, profession revendiquée : « faux guide ». « Au début, ils demandent un stylo, une montre et puis c'est l'engrenage. Les jeux, les massages... »

La journée, dans le Mellah, les touristes donnent quelques pièces pour aller visiter les synagogues. Les familles qui vivent là achètent tout au détail - cigarettes, huile, sucre... - et s'approvisionnent en fonction des rentrées d'argent. Les maris « trafiquent » dans le souk, les femmes seules se prostituent. Dès que le soir tombe, les visiteurs disparaissent de ce dédale de rues sales qui se transforme en véritable « cour des miracles ». C'est l'heure où les adolescents ont les yeux vitreux d'avoir trop fumé. Sur leur vélo, ils foncent comme des fous, s'envoient des bières, les unes après les autres, à la barbe des islamistes qui passent sans jeter le moindre regard. Dans le Mellah, les familles vivent aussi de la prostitution d'un garçon ou d'une fille. « Nous sommes tellement pauvres », lâche Slimane, les dents trouées et noircies comme un gruyère moisi.

Tarik, 15 ans, sort d'une ruelle. Il habite dans deux pièces chez sa grand-mère avec six frères et soeurs. Le père est en prison, la mère a disparu. Récupéré par une association humanitaire, il suit depuis deux mois une formation dans un atelier de confection. Pendant trois ans, il s'est prostitué. C'est un rabatteur du quartier, Mustapha, qui lui a proposé son premier client. Au début, ils ont juste discuté, bu du jus d'orange. Puis l'homme et le rabatteur l'ont emmené dans une ferme à la campagne. En arrivant, il a pris une menthe à l'eau. Quelques heures plus tard, il s'est réveillé en caleçon. En rentrant à Marrakech, Mustapha lui a acheté des baskets. Après, il se faisait payer 300 dirhams à chaque fois pour s'offrir vêtements et montres Swatch. Tarik a eu des ennuis avec la police, un de ses amis s'est pendu. Son client régulier, un Breton, vient de purger deux ans de prison. Pendant trois ans, il lui a souvent rendu visite dans son riad. De temps en temps, il faisait « du sexe » avec des amis à lui, des touristes venus lui rendre visite pour quelques jours. Rafida, sa voisine, une jolie brune de 19 ans, se prostitue aux portes du Mellah avec des Marocains. Le tarif n'est pas le même. Elle demande 50 dihrams pour une passe. C'est ce que lui prend chaque jour la nourrice qui s'occupe de sa fille de 10 mois.

« Les Européens s'intéressent surtout aux jeunes garçons », se plaint-elle. Avant, elle travaillait le matin dans le Guéliz, l'ancien fief des chrétiens, non loin de la rue Mohammed V et d'un célèbre fast-food. Mais elle a abandonné le terrain aux garçons.

Les Européens viennent y chercher des jeunes garçons pour des passes tarifées. Un commerce qui fait vivre des familles entières.

SUR LA PLACE Djema'a el-Fna, les « Françaouis » viennent chercher les « gazous » sous le nez de la police, à quelques mètres seulement du commissariat. Les Marrakchis ont baptisé ce lieu de drague, entre les joueurs de tambour et les vendeurs de brochettes, « le souk des pédés ». Il suffit d'un regard du client pour que de jeunes Marocains proposent leurs services. Ahmed, qui presse des jus d'orange pour les touristes, observe le manège quotidien derrière le bar de sa camionnette. « Les Européens viennent surtout en fin de journée, raconte-t-il, en ce moment avec la Coupe du monde c'est calme. »

« Certains commencent à 12 ou 13 ans »

Les amateurs se promènent au milieu des badauds qui s'attardent devant les charmeurs de serpents et les paniers remplis d'escargots baveux. Noyés dans la foule des touristes, ils repèrent et « négocient du sexe » entre 100 et 400 dihrams (10 et 40 euros). Rien ne se fait sur place. Ils ne repartent même pas ensemble. Un numéro de portable ou une adresse ont été échangés. Les jeunes ? Ils ont entre 15 et 18 ans. Ils viennent tous du Mellah, l'ancien quartier juif de la ville. À deux pas de la medina, au coeur de Marrakech, c'est un véritable réservoir de chaire fraîche. Près de 70% de la population y a moins de 20 ans. « Certains commencent à 12 ou 13 ans », raconte Slimane, profession revendiquée : « faux guide ». « Au début, ils demandent un stylo, une montre et puis c'est l'engrenage. Les jeux, les massages... »

La journée, dans le Mellah, les touristes donnent quelques pièces pour aller visiter les synagogues. Les familles qui vivent là achètent tout au détail - cigarettes, huile, sucre... - et s'approvisionnent en fonction des rentrées d'argent. Les maris « trafiquent » dans le souk, les femmes seules se prostituent. Dès que le soir tombe, les visiteurs disparaissent de ce dédale de rues sales qui se transforme en véritable « cour des miracles ». C'est l'heure où les adolescents ont les yeux vitreux d'avoir trop fumé. Sur leur vélo, ils foncent comme des fous, s'envoient des bières, les unes après les autres, à la barbe des islamistes qui passent sans jeter le moindre regard. Dans le Mellah, les familles vivent aussi de la prostitution d'un garçon ou d'une fille. « Nous sommes tellement pauvres », lâche Slimane, les dents trouées et noircies comme un gruyère moisi.

Tarik, 15 ans, sort d'une ruelle. Il habite dans deux pièces chez sa grand-mère avec six frères et soeurs. Le père est en prison, la mère a disparu. Récupéré par une association humanitaire, il suit depuis deux mois une formation dans un atelier de confection. Pendant trois ans, il s'est prostitué. C'est un rabatteur du quartier, Mustapha, qui lui a proposé son premier client. Au début, ils ont juste discuté, bu du jus d'orange. Puis l'homme et le rabatteur l'ont emmené dans une ferme à la campagne. En arrivant, il a pris une menthe à l'eau. Quelques heures plus tard, il s'est réveillé en caleçon. En rentrant à Marrakech, Mustapha lui a acheté des baskets. Après, il se faisait payer 300 dirhams à chaque fois pour s'offrir vêtements et montres Swatch. Tarik a eu des ennuis avec la police, un de ses amis s'est pendu. Son client régulier, un Breton, vient de purger deux ans de prison. Pendant trois ans, il lui a souvent rendu visite dans son riad. De temps en temps, il faisait « du sexe » avec des amis à lui, des touristes venus lui rendre visite pour quelques jours. Rafida, sa voisine, une jolie brune de 19 ans, se prostitue aux portes du Mellah avec des Marocains. Le tarif n'est pas le même. Elle demande 50 dihrams pour une passe. C'est ce que lui prend chaque jour la nourrice qui s'occupe de sa fille de 10 mois.

« Les Européens s'intéressent surtout aux jeunes garçons », se plaint-elle. Avant, elle travaillait le matin dans le Guéliz, l'ancien fief des chrétiens, non loin de la rue Mohammed V et d'un célèbre fast-food. Mais elle a abandonné le terrain aux garçons.

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    Mellah

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