De plus en plus d'embouteillages
Après avoir organisé une première manifestation sur la qualité de la vie à Marrakech, sur la base d'une enquête d'opinion qui a porté sur un échantillon représentatif de 1200 ménages de la ville, et faisant suite à cette manifestation dont les résultats ont été largement discutés et commentés par les organes de presse, le Centre de développement régional de Tensift (C.D.R.T.) a décidé d'ouvrir un certain nombre de chantiers de réflexion sous le thème général « Où va Marrakech ? » nous a confié Ahmed Cjahbouni, Président du C.D.R.T.
Ce travail se veut une contribution dans le cadre d'une approche à la fois factuelle, mais aussi prospective et qui vise à améliorer surtout la qualité de vie à Marrakech. C'est ainsi que le C.D.R.T. compte organiser au courant du mois de mars 2009 plusieurs journées de réflexion sur la situation actuelle de la circulation à Marrakech et les perspectives d'avenir, la précarité et l'accès aux services sociaux urbains, ainsi que sur la stratégie d'animation socioculturelle dans la ville.
A préciser qu'un travail remarquable a été réalisé l'an dernier sur les questions de la circulation et en particulier sur son lien avec la sécurité routière par un collectif d'associations citoyennes de Marrakech dont on peut citer en particulier l'A.G.A, le C.D.R.T, l'association Kamal et Omar contre la violence routière, Soroptimist International-Marrakech, l'association Mouniat Marrakech, en collaboration avec l'Académie et la délégation du ministère de l'Education nationale.
La journée sur la circulation organisée par le C.D.R.T viendra conforter et enrichir le travail effectué par tous les partenaires et en particulier par la société civile ; elle répond aux préoccupations de nombreux partenaires qui se posent des questions sur le développement de la ville et de ses environs et des moyens de déplacement sur la qualité de la vie sur les plans de facilité de circulation et de qualité de l'air et de leur imbrication étroite avec l'urbanisation du grand Marrakech .
Aujourd'hui Marrakech commence à connaître des embouteillages de plus en plus fréquents qui sont enregistrés au niveau des principales artères et carrefours et s'intensifient pendant les vacances scolaires, les fêtes et l'été. Les problèmes du trafic sont appelés à croître ; en relation avec les grands projets résidentiels en cours : ville de Tamansourt destinée à accueillir 300.000 Hab., la ville de Chouitar pour 50.000 Hab., le complexe Adddoha sur la route de Targa et Agadir d'une capacité de 40.000 Hab.
La qualité de l'air à Marrakech est influencée par ce développement, l'Association des enseignants des Sciences de la Vie et de La Terre Ïuvrant dans le domaine de l'environnement a procédé à des analyses qui mettent en évidence des teneurs en métaux lourds sur les feuilles d'arbres et sur le sol à des valeurs supérieures aux normes, le nombre de plus en plus élevé de véhicules, la vétusté de nombreux véhicules et la qualité du carburant conduiront à terme à une détérioration accrue de la qualité de l'air.
Marrakech est le symbole des véhicules à deux roues : 170.000 motos et 40.000 vélos ont été recensés dans l'étude du plan de déplacement urbain, mais le manque de couloirs de circulation spécifique conduit tous les types de véhicules à emprunter les mêmes voies, ce qui engendre des embouteillages et contribue à accroître les risques de collisions et d'accidents.
Marrakech détient le record d'accidents de la circulation : 2800 ont été enregistrés en 2008, soit près de 6 par jour. Le manque de civisme et le non-respect du code de la route contribuent à cette situation.
Dans une vision prospective, nécessaire pour baliser le développement de la ville et arrêter les actions concrètes à mener dans le but d'accompagner le développement de la ville, il est utile de donner un éclairage sur l'importance du trafic à long terme et sur la population qui y résidera :
comment la ville de Marrakech se prépare-t-elle à accueillir un trafic de près de 200.000 véhicules dans quinze ans ainsi que tout le trafic supplémentaire lié aux visites de touristes et de nationaux de l'ordre de 10 millions de personnes en 2025 ?
Est-ce que les plans d'aménagement urbain de la ville ont intégré dans leur conception le trafic dans toutes ses dimensions ? Un éclairage à ce sujet sera développé par le Conseil Régional de l'Ordre des Architectes.
Comment la ville compte-t-elle intégrer les véhicules à deux roues, moyen de transport dominant dans sa politique d'aménagement urbain ?
Quelle politique de transport Marrakech prépare pour le futur et quel système de transport compte-elle privilégier entre le transport public et le véhicule individuel ?
Quels chantiers la ville compte-t-elle ouvrir dans ce sens ?
A ce titre, la concession de transport public a déjà dix ans d'âge, le recul est suffisamment important pour permettre de dresser le bilan de ces dix ans d'activité et de voir comment le transport public pourrait être développé et amélioré ? Quels objectifs en matière d'effectifs à transporter les responsables fixent-ils au transport public à l'horizon envisagé ? La société ALSA concessionnaire du transport urbain à Marrakech donnera un éclairage sur ces différents aspects. Comment la ville de Marrakech peut-elle bénéficier de l'expérience de villes européennes dans le domaine de la circulation ? Autant de questions qui seront largement débattues par les participants à cette manifestation organisée par le C.D.R.T. en association avec le Conseil Régional de l'Ordre des Architectes, le Conseil de la Commune urbaine de Marrakech et avec le soutien de la Wilaya de Marrakech et l'appui financier de la Députation de Barcelone.
Présentation du CDRT : Le Centre de Développement de la Région de Tensift, association reconnue d'utilité publique a plusieurs objectifs dont la conduite d'études et de réflexions sur les aspects importants de développement de la région de Marrakech Tensift Al Haouz, en vue d'aider à assurer un développement harmonieux de la région, cette contribution permet à la société civile d'exprimer son point de vue sur les projets importants et structurants dans la région, cette intervention est plus effective à travers la réalisation de plans de développement socioéconomiques au niveau de certaines provinces de la région et à travers l'accompagnement de projets individuels. La reconnaissance de l'intervention du C.D.R.T., outre son couronnement par l'octroi du statut d'association d'utilité publique, a conduit de nombreuses institutions nationales et internationales à solliciter et à collaborer de plus en plus avec lui, le C.D.R.T. est admis comme observateur au sein de La Banque Mondiale, il collabore avec de nombreux autres grands organismes internationaux (B.A.D., G.T.Z., P.N.U.D., UNESCO, UNICEF, ..) Le C.D.R.T. en tant qu'acteur de la société civile est aussi à l'écoute des suggestions et des préoccupations de ses membres mais aussi d'un public plus large, jouant ainsi un organe de veille des transformations dans la région.