Dans l'atelier de Noureddine Chater

Culture
Dev Web
Editor Made in Marrakech
25 mai 2011

Exposé en Europe et en Afrique régulièrement, lauréat du concours « Maroc Avenir », organisé en 2006 pour les 50 ans de l’indépendance du Maroc, Noureddine Chater est un jeune artiste reconnu. Rencontre.

Le talent de Noureddine Chater est aussi explosif que le personnage est discret. Dans l'atelier de l'artiste à Massira, on se sent bien d'abord. Puis c'est une vague de couleurs et de formes qui saisit.

Imprégné par la calligraphie enfant, « petit, j'allais chez un maître calligraphe, il animait un atelier le dimanche, je n'attendais que ça toute la semaine », Noureddine travaille à faire entrer l'alphabet arabe dans la modernité. « C'est un partage de ma culture avec l'autre, une confirmation de mon identité. Et on est pas obligé de savoir la lire pour apprécier une calligraphie ».

L'art pour tous

« Mon travail est abstrait, je ne suis pas calligraphe, je ne travaille pas sur toutes les lettres, c'est un outil. Je travaille la ou les lettres que je choisit avec d'autres procédés que la calligraphie : les pochoirs, le papier marouflé, la gravure, la sérigraphie. Les lettres ne sont pas à lire, c'est simplement graphique » explique l'artiste. Chater « emprunte » selon ses termes à la calligraphie, son travail sublime les lettres. « Par exemple, je commence par travailler un papier puis je le maroufle sur la toile et ensuite selon ce que j'y vois, je décide de poser telle ou telle lettre sur le tableau ». Plus qu'une « patte », le travail particulier de Chater, cette juxtaposition de tradition et d'hyper modernité est devenue une empreinte.

On surprend Noureddine à rêver l'art accessible à tous. « Je fais aussi des polyptiques. C'est plus amusant pour les gens. Ça sort d'une « Ïuvre ». Ça peut être ludique on peut changer les tableaux de place en faire autre chose ». Le jour de la visite de Made in Marrakech, un polyptique de 18 carrés avec chacun en leur centre l'étoile du drapeau Marocain attend la dernière touche dans l'atelier. Vraisemblablement un travail de titan, accessible comme un jeu de Légo. On se surprend à en avoir envie pour chez soi. « Quand j'ai gagné le concours Maroc Avenir, [les premières toiles de Noureddine avec l'Etoile du drapeau Marocain ndlr] certains étaient opposés au travail sur le pentagone. C'était la première fois qu'un artiste osait toucher au symbole du drapeau marocain. Ça ne se faisait pas, cela a soulevé quelques conflits » confie Noureddine.

Le graphiste, qui a longtemps enseigné, depuis 3 ans se consacre uniquement à son art « sauf le samedi où j'anime un atelier pour enfants en partenariat avec une banque. J'aime enseigner et j'apprécie de garder un contact avec les enfants ».

L'artiste hyper graphique au sourire très énigmatique ne se livrera pas plus. A nous de plonger dans ses toiles pour mieux le découvrir.

> Le site de Nourredine Chater

Texte Lila Manel Photo Max Fallon Publié le 25 mai 2011

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Editor Made in Marrakech
25 mai 2011