Bagatelle à travers les âges
Parmi le nombre incalculable de restaurants qui ouvrent et ferment à Marrakech, Bagatelle a su traverser les époques et maintenir une certaine idée de la cuisine. Une adresse incontournable à Guéliz.
Ce restaurant aux airs de bistrot parisien a ouvert ses portes en 1949, suite à la brillante idée d'Hélène Collomb et de son mari. Née en 1904 à Oran, cette femme d'envergure a débarqué un jour à Casablanca et a poursuivi sa route jusqu'à Marrakech, où elle donna vie à la première génération de Bagatelle. Derrière chaque plat de la carte ou derrière les fourneaux, à la caisse ou auprès de sa clientèle, elle était omniprésente au sein de cet établissement comme au sein de sa famille.
Ne cherchez pas la fondatrice derrière le comptoir, vous ne la trouverez pas. C'est maintenant Serge Blanc-Collomb, son petit-fils, qui entretient la légende. Lui-même succédant à son père qui s'en occupa durant 40 ans, il a entre ses mains un héritage familial vieux de 3 générations.
Les plus anciens clients de Bagatelle savent que le restaurant a bien changé depuis grand-maman. La carte n'a pas tellement évolué, puisque la langue de veau est toujours d'actualité, mais le cadre, lui, a été bouleversé. Il y a 3 ans, le père de Serge a vendu une partie du terrain et a fait construire un immeuble au-dessus de ce qui restait de Bagatelle.
Déplacé de quelques mètres, le nouveau Bagatelle a ouvert le 17 Juillet 2010. On retrouve l'esprit du premier restaurant grâce notamment à la terrasse plantée de vignes. Côté salle, la déco fait penser à une brasserie parisienne avec ses banquettes et mur boisés, surplombée d'une sublime coupole style 1930. Le plus cocasse dans tout ça, c'est que la coupole est neuve, fabriquée à Casablanca et installée à l'occasion de la réouverture. On retrouve partout, de la salle aux toilettes, de belles photos de Marrakech (et de la grand-mère de Serge) en noir & blanc, ce qui contribue largement à l'ambiance rétro du lieu.
Aujourd'hui selon la philosophie de Serge, “Bagatelle c'est un lieu simple, beau... Une cantine où l'on peut venir tous les jours, où les gens se connaissent et se côtoient.” Ajoutons que ce restaurant est une perle rare, où l'on déjeune pour 100 dhs et dîne et trinque pour 250. Un restaurant où l'on mange tout ce que l'on aime et où on ne débourse... qu'une bagatelle.