Awaln'Art : notre langage
En arabe, phonétiquement, Awaln’art signifie “notre langage”. Pour ainsi dire la façon avec laquelle nous nous exprimons, nous communiquons les uns avec les autres. Que ce soit entre l’Europe et le Maroc, Rabat et Marrakech, par la parole ou les gestes, chacun s’exprime à sa manière. C’est un peu tout ça, Awaln’Art. La libre expression.
Du Palais des Congrès à Bab Jdid en passant par la place, je suis passé de la danse au théâtre pour finir au cirque. Quelle belle journée.
Au palais
En plein coeur de l'Hivernage, face aux passants et conducteurs, 2 danseuses italiennes m'ont fait tourner la tête. Ce n'est pas leur charme certain, mais leur spectacle qui a mis en émoi les spectateurs. Si nombreuses sont les stars à avoir arpenté les marches du Palais des Congrès lors du Festival du Film, mais aucune d'entre elles n'est jamais montée aussi haut et avec autant de grâce et de légèreté. Harnachées par quelques cordages à la façade de l'édifice, ces deux grimpeuses de la Compagnie Il Posto venues d'Italie ont exprimé, par leur spectacle, toute la sensualité italienne. Accompagnées par le souffle mélodieux d'un cuivre, elles ont captivé l'assistance rassemblée pour admirer cette danse verticale. Des envolées et une chorégraphie transcrivant l'amour et la passion...
Au théâtre
Quelques minutes plus tard, c'est non loin de la place que se sont donné rendez-vous les acteurs de la compagnie Caracol pour conter aux marrakchis un vieux conte tombé dans l'oubli. C'est la légende du roi de Babylone que les promeneurs se sont arrêtés écouter. Par moment, entre les expressions corporelles démesurément exagérées, on les entend qui rivalisent de vocalises. Particularité du spectacle, ils est raconté en français, en anglais, en arabe, en marrakchi, en italien, en espagnol, en portugais et même en berbère. Quelle idée judicieuse d'avoir choisi la place Jemaa el Fna, assurément l'espace le plus cosmopolite du Maroc. Un beau moment de partage.
Au cirque
En début de soirée, c'est sous ce chapiteau blanc près de La Mamounia où je me suis le plus émerveillé, avec le même regard qu'un innocent enfant. Le Cirque Shemsy nous a invité à vivre un moment intense, mêlant une belle histoire à de sublimes acrobaties. L'histoire est d'autant plus belle qu'elle est tragique et imagée, surtout lorsque l'on connait l'histoire de ce cirque, fondé pour recueillir et former la jeunesse délaissée des rues. A travers des gestes sûrs et une magnifique mise en scène, j'ai succombé au charme d'un couple de jeunes d'une douzaine d'années, virevoltant sous la bâche comme des inséparables. La musique était elle aussi à son apogée, un rythme captivant enchaînant sonorités manouches et orientales. Dédicace aux musiciens, j'ai rarement entendu ça à Marrakech. Mon seul regret, que la salle ne soit pas pleine. Ce spectacle dure jusqu'au 12 juin, et les prix sont plus qu'abordables. Alors n'hésitez pas, offrez vous un retour en enfance.
Texte C. Alary Photo Made in Marrakech Montage Vidéo Yassine Mait Publié le 09/06/11