Autoroute Marrakech - Agadir: Bientôt opérationnelle

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
15 février 2010

A l'achèvement de ces deux autoroutes, le réseau totalisera 1 416 km Ces deux axes auront nécessité un investissement total de 18,86 milliards de DH n Viaducs, ponts, passages : plus de 200 ouvrages d'art seront construits.

Si tout se déroule comme prévu, le premier schéma d'armature autoroutier national de 1 416 kilomètres sera achevé en juin 2011, deux parmi les derniers axes, et les plus importants, étant en cours de construction.

Le premier, l'autoroute Marrakech-Agadir, sera mis en service en juin 2010, soit quatre ans et demi après le début des travaux. D'une longueur de 230 km -y compris le tronçon de 50 km reliant la ville ocre à la RN8, ouvert en janvier 2009-, la durée de son achèvement peut sembler longue. Mais quand on connaît la nature du tracé marqué par un relief très accidenté sur 100 km à partir d'Imintanoute, on imagine que les travaux de terrassement et de remblayage ont pris beaucoup de temps. Un responsable à Autoroutes du Maroc (ADM) ajoute qu'il a fallu, de plus, faire appel à des techniques particulières pour stabiliser les talus présentant des risques de chutes de blocs rocheux, comme les pièges à cailloux, les systèmes de filets ou de murs cloutés.

Selon la même source, l'autoroute a nécessité la réalisation de 158 ouvrages d'art dont 13 viaducs pour le franchissement des oueds et des vallées et un tunnel, le premier réalisé sur une autoroute au Maroc, d'une longueur de 512 m entre Imintanout et Argana. Il faut signaler que ce tunnel n'était pas prévu dans le plan initial, mais pour des raisons de coûts et de respect de l'environnement, il a été retenu en remplacement d'un passage construit avec des terrassements. Ce seul tunnel, aux environs de Zaouiat Mellal, équipé de systèmes de sécurité et d'exploitation permettant un fonctionnement optimal, a coûté 243 MDH dont 190 millions pour le creusement effectué par l'entreprise Tecnovia. L'ensemble des ouvrages d'art réalisés a nécessité plus de 45 millions de kilos d'acier et environ 500 000 m3 de béton.

Autoroutes du Maroc plantera 180 000 arganiers pour compenser le déboisement

Comme pour les autres axes déjà construits, ADM a opté pour une subdivision en tronçons (voir schéma) et a confié des chantiers spécifiques à des entreprises disposant d'une expertise dans les domaines concernés. Par exemple, des contrats séparés ont été signés avec l'entreprise Houar pour la réalisation des viaducs sur les oueds Tensift, Nfis et Boukhras. Le montant de ces marchéss'élève à 140 MDH. Pour un souci environnemental, le Haut commissariat aux eaux et forêts a été associé aux études et à l'élaboration du tracé de l'autoroute, notamment pour la préservation de l'arganier, très présent dans cette région. A ce titre, ADM a pris en charge le financement de nouvelles plantations d'arganiers sur une surface de 920 hectares (le double de la surface déboisée), soit au total la plantation de 180 000 arbres durant la période 2008-2011. Le coût total de cette autoroute s'élève à 8,06 milliards de DH, dont 78% représentant les concours des bailleurs de fonds privés ou publics, entre autres le Fonds arabe de développement économique et social (Fades), la Banque islamique de développement (BID), le Fonds koweitien pour le développement économique arabe (FKDEA), la Banque africaine de développement (BAD) et la Japan Bank for international cooperation (JBIC). Le reste est couvert par les fonds propres et une contribution du Fonds Hassan II au capital d'ADM à hauteur de 1,5 milliard de DH. Selon cette société, des retombées importantes sont attendues sur les régions traversées, notamment pour le secteur touristique. D'une manière générale, elles présenteront une attractivité supplémentaire pour les investisseurs, sans parler de la réduction de presque la moitié du temps de liaison entre Agadir et Tanger et ses retombées sur les flux commerciaux avec l'Europe.

Fès-Oujda est l'axe le plus long du réseau national

Si l'autoroute Agadir-Marrakech va parachever la liaison autoroutière entre le centre-sud et le nord du pays, l'autoroute Fès-Oujda, d'une longueur de 320 km, va servir de véritable vecteur de désenclavement de l'Oriental. Ce nouvel axe est jugé aussi structurant eu égard aux projets de développement en cours de la région de l'Oriental.

Le projet comprend 10 échangeurs dont 6 entre Fès et Taza. La tâche est d'autant plus difficile que la région est dotée de nombreuses routes, deux voies ferrées (Fès-Oujda et Taourirt-Nador) en plus du gazoduc et d'autres contraintes liés aux réseaux de l'Office national de l'électricité (ONE) et de l'Office national de l'eau potable (ONEP). Le tracé de cette autoroute traverse aussi de nombreux cours d'eau, dont les plus importants sont l'oued Sebou et Moulouya. Une trentaine de viaducs d'une longueur totale de 7 kilomètres devront être construits ainsi que 7 passages inférieurs, 75 passages supérieurs en plus des ouvrages hydrauliques et des passerelles pour piétons.

Il s'agit de l'axe autoroutier le plus long jamais mis en chantier par ADM et qui devra être réalisé en un temps record, soit entre janvier 2007 et juin 2011. Pour ce faire, la construction est subdivisée en 18 lots dont 12 sont des sections autoroutières et 6 relatifs aux viaducs principaux. Chaque lot fait l'objet d'un contrat spécifique (voir schéma).

Là encore, le montant de l'investissement est très important, soit 10,8 milliards de DH dont 67,5% assurés par des emprunts concessionnels auprès du Fades, du Fkdea, du Fonds d'Abu Dhabi, de la BID, de la Banque européenne d'investissement (BEI) et du Fonds OPEP pour le développement international (OFID). Le Fonds Hassan II participe, toujours par le biais des augmentations de capital d'ADM, à hauteur de 2 milliards de DH.

Dev Web
Editor Made in Marrakech
15 février 2010