Après le réveillon, le mouton prend la relève

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
7 janvier 2006

· L'Aïd, un spectacle insolite pour les touristes · Le Sardi, star des souks Larbaâ, M'hamid et grandes surfaces

Ces derniers jours, c'est un mouton, le Sardi, qui occupe les feux de l'actualité. Les stars passent pratiquement inaperçues et la frénésie qui agite les boîtes de nuit laisse les Marrakchis quasiment indifférents. A peine la page du nouvel an tournée, soit le 1er janvier, les grandes surfaces de la ville ont vite troqué les étalages de chocolats, boules et décorations de sapin, par des chouaya, marmites et ustensiles de cuisine (couteaux, piques à brochettes, braseros, etc). Elles ont même aménagé des enclos à l'extérieur pour accueillir les moutons de l'Aïd.

C'est aussi l'occasion pour eux de lancer de grandes opérations de promotion sur les lieux de vente. Têtes de gondoles, affiches, insertions, tout y passe pour vendre le gentil petit ovin. A l'achat d'un frigo, d'un congélateur et même d'un ordinateur, le consommateur partira avec un cadeau... qui bêle. Aïd-Al-Adha demeure la véritable, sinon la seule période qui anime le secteur de l'élevage.

A tel point que même une surface comme Assouak Essalam qui ne dispose pas de parking s'y est mise, louant pour l'occasion un garage à proximité de la gare routière de Marrakech. Mais, ce n'est pas vraiment dans les grandes surfaces que les acheteurs iront chercher leur mouton. C'est loin du centre ville, loin des yeux quelque peu ahuris des touristes qu'ils choisiront « à la manière traditionnelle » la bête du sacrifice. Ce sont les souks Larbaâ et Mhamid qui concentrent la plus grosse quantité d'ovins. Là, la spéculation va bon train. On marchande à loisir contrairement aux grandes surfaces. Les prix varient entre 1.000 et 3.000 DH par tête. Comme dans d'autres villes, ces souks sont dominés par des circuits de commercialisation traditionnels peu valorisants du fait de l'intervention des inévitables spéculateurs. Mais peu importe tant qu'on a l'impression d'avoir fait une bonne affaire. Les besoins d'une ville comme Marrakech sont de près de 300.000 têtes. L'offre cette année assez suffisante devrait largement les couvrir, indique-t-on. En dehors des souks et des grandes surfaces, les ventes se font aussi dans les quartiers, dans des garages transformés en quelques jours en étables et qui sont disséminés un peu partout dans la ville. Une vente certes illégale mais qui est tolérée au vu des coutumes et habitudes de l'Aïd. Il en est de même pour les ventes de moutons dans les fermes. Seul hic parfois, des bouchers viennent en force pour constituer leur stock, créant des fois un déséquilibre entre l'offre et la demande.

Enfin, la préparation de la fête offre un spectacle insolite pour les nombreux touristes de la cité ocre. Les appareils photo et caméras volent des images inédites de moutons transportés « comme un cache-col » autour du cou ou sur le porte-bagages d'un cyclomoteur. A noter que la fête est aussi une aubaine pour les hôteliers. Nombreux sont les Marocains qui réservent pour cette occasion. Les prix ne sont pas à la baisse et, après présentation de la facture, les clients risquent de... bêler bien fort !

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7 janvier 2006