Amine Kabbaj : "Notre volonté est de faire partie du concert des Biennales dans le monde"
Vice-président exécutif de la Biennale de Marrakech, Amine Kabbaj s'est investit pendant deux ans pour la réussite de cet évènement. Fier du programme proposé au public lors de cette cinquième édition, il demande haut et fort une aide plus importante de la part de l'État afin que la Biennale puisse perdurer dans le temps.
Made in Marrakech : Quels sont les enjeux de cette 5ème Biennale ?
Amine Kabbaj : Nous avons commencé à travailler sur cette édition dès la fin de la précédente en avril 2012. Nous avons mis au programme un nouveau thème : les arts vivants. Nous souhaitions également intégrer l'architecture mais cela n'a pas été possible faute de moyens. Cependant l'idée de créer une Biennale d'architecture est toujours dans nos têtes. Cette année, trois types de projets sont proposés : partenaires, parallèles et périphériques. Nous donnons une visibilité au plus grand nombre car notre volonté est de faire partie du concert des Biennales dans le monde.
MIM: Comment cet évènement a t-il évolué ?
A.K : Si nous parlons d'un point de vue strictement financier, nous avons peu de marge. Nous nous sentons capable de continuer pour une 6ème et une 7ème édition, mais il nous faudra de l'aide. J'en profite aujourd'hui pour demander à l'État et aux institutions proches de l'art un soutien plus important. Nous avons imprimer des plans, des programmes, afin que le public soit guidé de la meilleure des manières mais tout cela a un coût.
Pour ce qui est de la partie artistique, aujourd'hui nous en sommes à la concrétisation d'un objectif de qualité puisque la Biennale revêt une importance internationale. Des journalistes et artistes du monde entier se déplacent pour y participer. Mais nous voulons aussi mettre le public marocain au centre de l'évènement car nous avons besoin de leur avis, de leur critique. La dimension internationale n'enlève en rien notre volonté de faire des marocains les acteurs majeurs de la Biennale.
MIM : Comment s'effectue le choix des artistes ?
A.K : Nous sélectionnions, notamment sur les conseils d'Alya Sebti, la directrice artistique et des différents commissaires. Ces derniers précèdent alors au choix des artistes. C'est une organisation que nous considérons comme très professionnelle.
MIM : Qu'est-ce que Marrakech apporte à la Biennale ?
A.K : Marrakech est une ville de contraste de part sa population, son climat, son paysage... C'est également le relais Sud de l'Europe et une cité historiquement riche. Je compare souvent Marrakech à Istanbul car toutes les deux sont à un carrefour civilisationnel.
MIM : Comment imaginez vous l'avenir de la Biennale ?
A.K : Nous espérons que la mayonnaise va prendre pour cette cinquième édition et qu'elle nous portera pour les prochaines. Pour nous, la sixième édition commencera dès que celle-ci sera terminée car nous avons deux années de travail devant nous. Le seul hic provient du domaine économique, nous aimerions être financer par l'État et les divers institutions à hauteur de 50% à 60% de notre budget qui est de 12 millions de dirhams.
Heureusement nous avons eu cette année le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI depuis le mois de juin 2013 et un soutien moral sans faille de Mr. André Azoulay, du Ministere de la Culture de l'ONMT, des autorités locales, de la Fondation ALLIANCES et de certaines institutions privées qui ont eu confiance en nous et en notre projet.
Enfin, j'aimerais rendre hommage à Vanessa Branson car si la Biennale existe encore c'est grâce à son courage et sa persévérance.
Tous propos recueillis par Julien Antinoff
Photo Othman Zine