Alessio Mei : "Je suis presque né dans une chambre noire"

C’est sous un soleil éclatant, comme le mois de décembre nous en offre, que je rencontre Alessio Mei. La lumière (magnifique à cette période), les monts enneigés de l’Atlas et cette somptueuse vue sont nos premiers sujets de conversation. Avec un photographe amoureux de la nature difficile d’y échapper ! Alessio se met ensuite, à me parler de lui avec son accent italien chantant. Il est né en Toscane dans une famille d’artistes où se mélangent peintres, sculpteurs et évidemment photographes, ce qui lui fait dire “Je suis presque né dans une chambre noire.”  Après une école de still life et communication visuelle à Milan, il commence par des petits boulots dans le domaine de la mode “C’était un univers difficile pour moi. Le côté positif est d’avoir combattu ma timidité grâce à cette expérience.” Il retourne vivre en Toscane dans un moulin, y installe son studio photo, et se met à faire des catalogues pour les agences de publicité. Le calme, son inspiration et le contact avec la nature sont pour beaucoup dans cette décision.

Un départ non programmé
Puis, il part vivre  à Paris. L’adaptation dans la capitale française est compliquée. Sur un coup de tête, il prend un billet d’avion direction Marrakech. Un saut dans l’inconnu avec quelques idées en tête, notamment les couleurs et les mille et une nuits. Nous sommes le 16 juillet 2010, quand Alessio et sa compagne débarquent dans la ville ocre. Les premiers mois sont délicats, installé dans le quartier de la Kasbah, il s’y sent à l’étroit comme étouffé : “Nous sommes arrivés en plein été avec ses grosses chaleurs. Il y a eu un énorme choc culturel car je ne connaissais pas Marrakech. Mes seules connaissances étaient celles des revues que je lisais. Nous avons mis du temps à nous adapter, c’est récemment que nous avons pris la décision de rester vivre ici pour de bon.”  Quand il s’est senti “marrakchi” et non plus touriste. Une autre raison l’a poussé dans ce sens : son inspiration, qui guide sa vie et son métier. Inspiré par la ville, il l’est encore plus par la médina : “Je ne pourrais pas vivre dans la médina il y a trop de pression. Mais quand je m’y balade, je la trouve magique à toute heure de la journée. Dans chaque coin je m’y sens comme à la maison”. Depuis son arrivée, il s'épanouie car il a pu associer ses deux passions : le design et la photo. Le Maroc lui offre aussi la possibilité d’être en contact avec la nature. Sur ses clichés de paysage, il aime faire ressortir son point de vue et ne pas prendre une photo que tout à chacun peut faire, comme le prouvent ses photos d’Essaouira, d’El Jadida ou celles du désert. 

Dernièrement, il a sorti un livre, avec l’écrivaine Angelica Gray, sur les jardins de Marrakech, qu’ils soient privés ou publics, intitulé “Gardens of Marrakesh” qui sortira en avril prochain. Alessio travaille aussi sur un autre projet de livre de paysages, “Un an au Maroc” avec son point de vue sur les richesses naturelles du Royaume. Il continue également de travailler à Marrakech et à l’étranger comme photographe d’intérieur, d’architecture et de jardins pour des clients privés. Enfin, comme le disait l’écrivain Alain Fournier “L'inspiration ne se dit point ; c'est l'oeuvre qui la dit”, Alessio ne démentira pas ce propos ! 

Texte Julien Antinoff

Photo Alessio Mei

Alessio Mei 
www.alessiomei.com
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