Al Karam, pour une enfance heureuse

Association
Elisa Fourt
Editor Made in Marrakech
7 août 2011

Créée en 1997, l’association Al Karam vient en aide aux enfants en situation difficile: enfants des rues ou victimes de maltraitances. Nous avons rencontré Karima M’Kika, la présidente fondatrice de cette structure, grâce a qui tout est devenu possible.

Al Karam, un rêve d’enfant devenu réalité

Tout est parti d’un rêve de petite fille. Lorsque, encore jeune, se promenant dans Guéliz, Karima découvre des enfants sales, dormant dans un arbre, elle décide de les aider pendant que son père travaille. Elle les accueille dans sa maison, les lave et leur offre à manger avec l’aide de sa nourrice. Plus tard, adulte, elle s’installe à Safi et décide de monter son association. Les enjeux sont grands, ses intentions honorables. C’est les débuts d’Al Karam, “générosité” en arabe.

Le Roi du Maroc décide alors, peu après, de lui apporter son soutien financier. En 2004, vu la nécessité et l’ampleur des demandes, Al Karam s’étend à la ville ocre. Pendant cinq ans, tout y est mis en oeuvre pour créer un centre pluridisciplinaire où une quarantaine d’employés et de nombreux stagiaires venus du monde entier prennent soin des enfants défavorisés. Karima M’Kika nous explique comment à partir de rien on arrive à changer des vies : “Une structure entièrement financée par l’Etat, cela ne pouvait être qu’un rêve, il y a encore quelques années. A nos débuts, à Safi, on se partageait tous le même bureau. On y avait installé un petit rideau, de l’autre côté duquel les enfants que l’on accueillait pouvaient jouer. Aujourd’hui, c’est parfois difficile de tout gérer, mais on ne va pas se plaindre, on est très heureux d’une telle avancée !”.

Une association reconnue d’utilité publique

Depuis presque quinze ans, Al Karam n’a pas changé d’objectif : prévenir, protéger et réhabiliter les enfants passant par la structure. Au fil du temps, Karima a su construire pour l’association un réseau fidèle de bénévoles et d’acteurs sociaux dont l’intention est simple : rendre un statut et une dignité aux enfants en difficulté et les réintégrer dans la société via une insertion scolaire ou une formation. En plus de sa structure dans le quartier Saada, l’association possède aussi un centre d’écoute, près de Jamaâ El Fna.

Reconnue d’utilité publique il y a dix ans, Al Karam est devenu une véritable institution et sa présidente est désormais l’une des 14 femmes du pays à siéger au Conseil Economique et Social. L’association travaille avec les institutions étatiques, mais aussi avec des organismes variés parmi lesquels on trouve les Nations Unies, l’UNICEF, la Fondation Mohamed V, ou encore Auteuil Internationale. La structure a donc bien grandi, avec le temps. Karima explique: “Avec amour et abnégation, tout est possible. Si l’on aime ce que l’on fait, rien ne peut nous arrêter.” Cette mentalité, elle la transmet aux enfants. Des exemples de réussite ? Karima en a des dizaines. Elle raconte d’ailleurs: “Nous commençons à avoir des bacheliers parmi les enfants que nous avons accueillis, c’est un succès pour nous”. Elle conclut alors avec un grand sourire : “Si demain je ne suis plus là, je sais qu’Al Karam continuera. C’est pour moi l’essentiel.

Texte : Elisa F.

Photo : DR

 

Elisa Fourt
Editor Made in Marrakech
7 août 2011