5 questions à Arthur H
Une heure seulement avant son concert, je me glisse dans sa loge avec précaution pour quelques minutes d'entretien. L’artiste est fatigué, concentré, mais souriant. Trois jours au Maroc pour présenter, en pleine tournée française, L’Or Noir, un album lu de poésie noire, essentiellement caribéenne.
Pour cet artiste à la carrière haute en couleur, les Marrakchis sont venus nombreux à l’Institut Français. Accompagné par son ami de longue date, Nicolas Repac, Arthur H nous a fait découvrir ou redécouvrir les oeuvres de poètes tels qu’Aimé Césaire, Édouard Glissant, René Depestre ou Dany Laferrière. La mise en musique de Repac accentue la force de ces mots, choisis sur les thèmes de la terre, de l’amour, de la mort. Avec L’Or Noir, on part en transe sur un autre continent, on réfléchie et on laisse la place au rêve.
Qui a eu l’idée de ce projet et pourquoi ?
Arthur H : C’est moi. J’ai remplacé un acteur pour une lecture de textes d’Aimé Césaire, qui a eu un bon retour. Ça m’a ouvert des portes, et notamment celles du Théâtre de l’Odéon à Paris, qui m’a proposé de monter un spectacle. J’ai naturellement pensé à en faire un album. Alors avec Nicolas Repac, on a monté ce projet musical sans contrainte de chansons. On voulait faire un truc librement. Je suis fier de porter la parole des poètes noirs des Antilles, car ils libèrent la langue, la rendent sensuelle et spirituelle. Pleine d’émotion.
Pour ceux ici qui vous connaissent moins, pouvez-vous résumer votre carrière en quelques mots.
Je fais des chansons poétiques en français. De la musique moderne, de la musique pour danser, du trip hop, de la musique noire. Si j’avais un message, ce serait l’amour de la vie. Je porte un regard poétique sur la vie. J’aime raconter les histoires de gens qui vivent des choses dures et qui s’en sortent.
Comment s’est passée la représentation à Casablanca ?
J’ai été très heureux de jouer à Casablanca. Surtout pour ce très jeune public, des ados, très réceptifs.
Parlez nous de Marrakech ?
Je suis déjà venu à Marrakech deux fois en vacances. Ce qui m'a frappé la première fois, c'est la chaleur des gens, leur accueil. Je pense que je serais inspiré dans cette ville, mais pas dans un coin touristique, pas en logeant dans un grand hôtel.
Vous avez un message personnel à faire passer aux marrakchis ?
De profiter des multiples cultures qui nous habitent et les assumer toutes.
Texte et entretien Stéphanie Jacob
Photos Emma Picq / IFM
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