120.000 personnes au premier Festival de rock de Marrakech

IL est 20 heures ce samedi 7 mai. L’espace Bab Ighli accueillait plus de 50.000 personnes. Des jeunes et des adolescents marocains envoûtés par la musique rock du groupe Worship Circus, dansaient en grand cercle. De jeunes Américains, sac à dos et coca à la main, se mêlaient à la foule et discutaient avec des mères de famille. Les spectateurs étaient nombreux et de toutes catégories. L’évènement, le Festival de rock de Marrakech, qui a fermé ses portes dimanche dernier.

Pour une première édition, et de l’avis de tous, c’est un franc succès. Selon son président, Abdelali Doumou, qui l’a défendu corps et âme, ils étaient au total (au cours des trois jours) plus de 120.000 spectateurs. Les organisateurs n’en attendaient pas plus et pour une première édition du Freindship Fest, ils en ont eu pour leurs efforts et ceux de leurs partenaires. Ce fut, en effet, un week-end plein de vie, de détente et de musique. Un plus pour Marrakech qui cherche ses repères pour une animation régulière. Les groupes de musique se sont donnés à fond et l’ambiance de fête y était sans conteste.

La sonorisation a été même parfaite pour les spectateurs installés très loin de la scène. Normal, 79 techniciens américains ont fait le déplacement, en plus d’un spécialiste de la sono sur place. Côté organisation, une première aussi, aucune fausse note et aucun incident pour un évènement gratuit qui a accueilli autant de monde. Le souvenir des dépassements enregistrés à Jamaâ-el-Fna lors du concert de Nancy Ajjram, il y a moins d’un mois, est encore tout frais.

L’on s’attendait alors à 30.000 spectateurs et ils étaient une centaine de milliers regroupés dans un espace qui ne s’y prêtait guère. Et le concert s’est terminé avec de grandes bousculades et quelques agressions. Pour sa première édition, le festival de rock a eu des retombées médiatiques importantes aux USA. Plusieurs chaînes et journaux américains ont fait le déplacement. Du reste, les coorganisateurs américains se sont engagés à produire des films documentaires sur le festival et la ville. Qui seront revendus à des chaînes de télévision dont CNN et ABC. Il faut rappeler que ce festival a failli être annulé, en raison des débats qu’il avait suscités. Il a été accusé tantôt d’encourager les évangélistes, tantôt d’être un festival à la solde des Américains. « Alors que Freindship Fest est un festival de musique Maroc-USA, émanant d’une initiative de deux ONG et dont les objectifs sont aussi un rapprochement des peuples des deux pays », répète Doumou. En effet, c’est l’Association du festival de l’amitié pour le développement social (AFADES), créée en partenariat avec le Conseil régional du tourisme de Marrakech (CRT), qui s’est chargée de la logistique de cet évènement qui a attiré un ensemble de stars du rock et aussi un grand nombre de jeunes spectateurs américains. L’édition a fonctionné avec un budget moyen de 2 millions de DH, en dehors des prestations en nature consenties par les sponsors, la ville et les hôteliers. Les coorganisateurs américains, une ONG qui œuvre dans des milieux chrétiens, a pris en charge les stars et chanteurs américains qui ont animé le festival. Enfin, côté tourisme, Marrakech qui connaît sa plus haute saison en mai, a attiré davantage de jeunes. Certains, et rien que pour ce festival, ont fait des allers-retours, pour assister aux concerts. Pour sa part, le président du Conseil régional du tourisme, Kamal Bensouda, souhaite que ce festival s’inscrive désormais dans les calendriers et ce pour arriver à atteindre la cadence d’un festival par mois dans la cité ocre.

Le Freindship est bien parti pour devenir un rendez-vous annuel. Les initiateurs, du côté marocain comme américain, se préparent déjà pour une deuxième édition.