La médina de Fès el Bali

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Editor Made in Fès
12 mars 2012

La médina de la ville de Fès est la plus grande du monde, et la plus vieille, avec celle de Tunis. Placée sous la protection de l’UNESCO, elle reste la même aujourd’hui qu’au 12è siècle. C’est d’ailleurs la fierté des habitants et l’un des principaux intérêts pour les voyageurs de la ville, qui fait partie des trois plus grandes cités du Maroc. Fès date du 9è siècle, pendant le règne d’Idriss II. Certains historiens pensent même que sa création remonterait au siècle précédent.

Capitale culturelle et spirituelle du pays

Aujourd’hui, la médina de Fès, qui compte environ 156.000 habitants, est scindée en deux parties par l’oued Fès. La plus ancienne, Fès-el-Bali, dans le quartier des Andalous, qui tient son nom des premiers habitants de la ville, et Fès-el-Jedid, qui a été édifiée au 13è par les Mérinides. Au fil de ses 10.000 ruelles, toutes plus petites les unes que les autres, on découvre tous les artisans de la région, les souks, de somptueux monuments et les célèbres tanneries de la ville. Tout commence à Bab Bou Jeloud, une magnifique porte décorée de faïences en arabesques bleues et vertes, dont l’arche central encadre deux minarets. C’est par cet accès que l’on arrive sur l’artère principale de la ville, la rue Talaa-Kebira.

Les Médersas et Mosquées de la médina

Les plus somptueuses écoles coraniques sont celles de Bou Inania et Attarine. Cette dernière fût fondée par le sultan mérinide Abou Saïd Ohman. Elles se visitent pour 10 dirhams. Seul l’oratoire est réservé aux musulmans. Celle de Bou Inania est une vaste médersa, créée au 14è siècle par le sultan Abou Inan. La beauté du lieu repose principalement sur la cour, faite de zelliges, de stucs blancs, de cèdre sculpté, et dont le sol est dallé de marbre et d’onyx. La plus ancienne est la médersa Seffarine, en plein centre de la médina, près du souk des teinturiers. Construite en 1271 par le sultan mérinide Abou Youssef, on y apprenait la grammaire et la théologie. Le plus vaste oratoire de l’Afrique du nord se trouve dans la Mosquée Karaouiyne, qui peut accueillir quelque 20.000 fidèles. Elle possède également une riche bibliothèque de Corans, livres et manuscrits. C’est à la Medersa Cherratine, construite en 1670, que l’on peut ressentir le mieux la vie des étudiants de l’époque, en visitant ses cellules aux étages, protégées par des moucharabiehs.

Les souks et les Musées

Toutes les épices et le henné se vendent au souk Attarine, dans le prolongement de la très animée rue Talaa. Près du souk des menuisiers, le Musée Neijarine a pris place dans un foundouk datant du 17è siècle. On y apprend tout sur les arts et les métiers traditionnels liés aux différentes essences de bois. Mais un lieu à ne surtout pas rater, est la Kissaria, où une pléiade de commerçants vendent à la criée la célèbre broderie de Fès. Soieries, passementeries et babouches brodées se négocient aux plus offrants. Pour acquérir les somptueux plateaux de cuivre et de bronze, sculptés à la main, il faut se rendre sur la place Seffarine. Moulay Hassan 1er est à l’origine du palais estival d’audience royale Dar el Batha, achevé en 1897. Depuis 1915, il abrite le Musée d’art et de traditions, où l’on peut découvrir en plus de ses collections, une architecture riad propre à la ville.

Et bien sûr, ses tanneries

C’est au foundouk des peaussiers que les peaux, arrivant des abattoirs, sont mises à sécher avant d’être envoyées aux tanneries de Chouara, qui se situent en bordure de l’oued Fès, un peu excentrées en raison des fortes odeurs qui s’y échappent. Ses cuves gorgées de teintures aux couleurs vives, où travaillent les tanneurs, ont fait le tour du monde. Il reste encore dans la médina de Fès, quatre tanneries traditionnelles, où l’on peut ressentir la vie des habitants à l’époque médiéval du pays. Pour une vue d’ensemble sur les bassins multicolores et observer le dur labeur des tanneurs, grimpez sur les terrasses des maroquiniers.

Fès, pour sa médina, est considérée par le monde entier comme l’une des capitales de la civilisation arabo-musulmane, au même titre que Damas, Bagdad et Grenade.

Texte : Stéphanie Jacob

Photo : Lotfi, France

Editor Made in Fès
12 mars 2012