Ya pas que le windsurf dans la vie, ya le basket aussi !

SPORT
Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
1er août 2011

Le saviez-vous ? Le sport historique d’Essaouira se joue en short et n’a rien de nautique. Si le windsurf et le kite-surf font aujourd’hui la renommée internationale de la ville, c’est sur les terrains de basketball que les souiris s’adonnent avec passion, talent et sans distinction, aux joies du sport et de la compétition. Zoom sur le règne du ballon orange dans la ville bleue.

Face à la plage, sur les places publiques, ou dans les salles de sport, on joue au basket. Demandez au habitants d'Essaouira, ils vous diront qu'ici «on a ça dans le sang». Filles et garçons se passent la balle, gamins des rues et gosses de riches portent le même maillot. Ici le basket est un véritable sport populaire. D'ailleurs le club local de l'Amal Sportive d'Essaouira (ASE), est une structure qu'on qualifierait volontiers "d'intérêt public", ramenant de tous les quartiers des jeunes motivés, qu'il forme, entraine et éduque à l'excellence jusqu'au plus haut niveau national. Le basket, ici comme ailleurs, porte les valeurs sociales que seuls les sports collectifs et peu onéreux savent véhiculer. Un rôle déterminant dont l'impact positif échappe malheureusement au plus grand nombre. Il y en a qui jouent au foot avant de savoir marcher, ici on marque des paniers, et à trois points sinon rien.
Tout commence en 1920, quand une bande de jeunes soldats français crée le premier club de basket, que les marocains le reprendront ensuite avec brio et détermination. Jusqu'à aujourd'hui et depuis plus de 90 ans, l'ASE Basketball perpétue l'apprentissage et la passion de ce "sport co". D'autres clubs ont cohabité par le passé, favorisant la compétition locale et menant au plus haut niveau les équipes d'Essaouira. L'apogée du basket à Essaouira, dans les années 80, c'était deux équipes en 1ère division, un public local présent et une ambiance de feu dans les gradins.

Les filles d'Essaouira font le show

Mais les clubs sportifs locaux souffrent depuis des années d'un mal récurrent (mais curable) : celui du manque de moyens, liés à l'absence de partenariat solide et d'investisseur, pourtant nécessaires pour survivre au plus haut niveau. Le président de l'ASE Basketball, M. Sarhan, consacre au club son temps et son énergie sans autre contrepartie que le plaisir de voir des jeunes sur le terrain plutôt que dans la rue. Le basket à Essaouira est en fait une affaire de passionnés; d'hommes qui se disent « complètement fous » d'y croire encore. Sans même un bureau, ni un siège social digne de ce nom, avec une salle de sport laissée à l'abandon, l'ASE basketball a survécu grâce à la générosité de dirigeants locaux qui croyaient dur comme fer, et à juste titre, en l'intérêt du sport pour les jeunes de leur ville. Peu de moyens donc, et pour cause, M. Sarhan nous avoue que si les jeunes aujourd'hui devaient payer leur cotisation il n'y aurait personne à l'entrainement. La survie du club dans pareilles conditions tient presque du miracle. Des conventions signées en 2010 sont venues à point nommé, permettant à l'ASE de redorer son blason. Les résultats parlent d'eux même avec une équipe féminine 100% souirie en 1ère division, et qui se maintient au top. Au côtés des garçons, descendus quant à eux en D2 (faute de moyens pour l'année prochaine et non de résultat), les filles de l'ASE sont la fierté du club. Pour l'heure, l'ASE basket s'entraine fort tout le mois, organisant des tournois internes et de tous niveaux avant la saison. Durant les week-ends du mois d'août, des tournois de "street basket" (3 contre 3) ouverts à tous se dérouleront sur les terrains face à la plage.

Les attentes aujourd'hui de l'Amal* Sportive d'Essaouira, le bien nommé et si méritant club de basketball, c'est d'obtenir l'accès à une nouvelle salle pour ses joueurs et renouveler ses partenariats dans la durée. On peut compter sur eux pour ne rien lâcher.

* "Espoir" en arabe.

Infos, contact : ASE Basket ball.

Texte Alice Joundi
Photo DR

 

 

Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
1er août 2011