Tourbillon de couleurs avec Didier Spindler

PEINTURE
Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
20 mai 2011

Peintre tropicaliste au parcours semé de petites folies et d’audacieux projets, Didier Spindler est tombé sous le charme d’Essaouira voici 8 ans. Il ne cesse d’y revenir, séduit par cette ville presque-île, jusqu’au jour où il y achète une maison et démarre une nouvelle tranche de vie, escale de longue durée, sous le vent des Alizés.

Navigateur dans l'âme, voyageur et créatif à temps plein, Didier Spindler décrit depuis plus de 30 ans une trajectoire étonnante guidée par l'intuition et l'amour des endroits "forts". Une première exposition à 16 ans, il quitte la ville de Sète dix ans plus tard pour les Antilles où sa peinture s'épanouit au fil des années, jusqu'à devenir un peintre "tropicaliste" de renom. D'île en île, Didier séjourne en Guadeloupe, aux îles Saintes, puis à Saint-Barth' d'où il fait une halte new-yorkaise pour une expo en 2007. A Paris aussi ses couleurs d'Outre-mer ont trouvé place durable. Autant de lieux qu'il ne quitte jamais vraiment, gardant partout des attaches car "fidèle" avec tout ce qu'il aime.
La suite logique de Didier Spindler se prolonge enfin à Essaouira, sur cette "île singulière" comme il la nomme. Sa peinture y "prend bien". On peut même dire qu'elle y est, comme lui, présente et vive, allant jusqu'à intégrer la ville et son paysage visuel.
Homme d'intuition, il peint vite, sans détour et toujours au couteau "car je ne sais pas dessiner" nous dit-il. Suggérant les îles balayées par le vent, les fruits et la mer, la douceur de vivre des lointains tropiques, ses toiles, "toutes en épaisseur et gourmandise", foisonnent de teintes créoles et ensoleillées, de touches emmêlées et de mouvements abstraits : on en mangerait !

Vivre pour raconter

Didier Spindler parle vite, comme il vit semble-t-il, mais s'attarde sur tout ce qui est beau et bon, créant "aussi bien une peinture, qu'un plat ou un lieu", laissant partout où il passe son empreinte colorée avec un restaurant, un hôtel, un riad, une galerie, une boutique... Il nous reçoit d'ailleurs dans un de ces décors qui reflète sans équivoque le plaisir de partager et la joie de vivre.
C'est un coup de foudre pour Essaouira qui le mène, au grès de ses voyages, à prendre un pied à terre au Maroc. Si les régions du monde qu'il a connues résonnent encore en lui et l'inspirent artistiquement, Essaouira le touche par son "mélange d'odeurs, de couleurs, le mélange de personnes aussi qu'on peut voir partout dans la rue". Qand il sort de chez lui pour marcher dans cette ville ouverte, il a "l'impression d'avoir 10 ans et d'aller jouer dans la rue, comme un gosse''.
Un sentiment de liberté qui accompagne aussi bien son effusion créative que l'envie "d'être dans la vie" pour mieux "la raconter".

Pour croiser Didier Spindler et voir ses œuvres, rendez-vous à Caravane Café et Dar Caravane

Texte Alice Joundi
Photo DR

Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
20 mai 2011