Planète Kaouki : "sauvons notre plage !"

La parole aux assos
Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
25 juillet 2016

A l'initiative de plusieurs habitants de la commune de Sidi Kaouki (hôteliers, restaurateurs, chameliers, particuliers...) l'association Planète Kaouki a bâti ses dernières années son ambition autour d'un enjeu à la fois simple et ardu : défendre leur environnement naturel en agissant pour le ramassage, le tri et le traitement des déchets ménagers. Aujourd'hui, ils ont franchi une étape motivant leurs espoirs, alors : aidons-les !

La petite commune rurale de Sidi Kaouki, à 25 km au sud d'Essaouira, est aujourd'hui victime de son succès. Comme pour beaucoup d'autres plages au Maroc encore sauvages mais accessibles, aménagées sans l'être tout à fait mais réputées pour leur cadre, leurs vagues ou tout simplement leur atmosphère unique, l'émerveillement cède bien vite la place à la désolation lorsque les coquillages flirtent avec les emballages de glaces à emporter... 

Alors que sa population et sa notoriété grandissaient, Sidi Kaouki n'a jamais eu les moyens de la gestion de ses déchets (ramassage et traitement). Face au constat devenu alarmant, certains habitants ont décidé de se constituer en association en créant Planète Kaouki avec pour principal objectif de défendre leur environnement (plage et forêt), en essayant de résoudre un "énorme problème" avec leurs propres moyens

Dépassées par l'immensité de la tâche, les différentes solutions de stockage des déchets ou de transport premièrement expérimentées par l'association ont malheureusement vite atteint leurs limites pratiques, humaines ou financières. 

Contre toute attente, Planète Kaouki a également dû lutter contre le désintérêt, voire la désinvolture, de certains acteurs économiques locaux, pourtant impliqués au premier chef dans cette problématique.

Cependant, l'oeuvre de sensibilisation a fait son petit bout de chemin et Dominique Alabert, vice-présidente de l'association, ne manque pas de partager son enthousiasme en constatant que "la population locale a réellement pris conscience de la valeur de ce lieu et entend faire tout ce qu’elle peut pour protéger Sidi Kaouki. De plus en plus de jeunes s’impliquent et sont motivés (...) C’est réconfortant de constater que ces jeunes aiment leur plage, et savent que si ils ne le prennent pas en main, ils perdront tout : leur travail, leur lieu de loisirs, leur spot de surf..."

Aujourd'hui, plusieurs solutions viennent enfin récompenser leurs efforts et nourrir les espoirs

Depuis peu, l'incinérateur mobile du Rallye Aïcha des Gazelles a été mis à disposition de l'association par sa directrice, Dominique Serra (amoureuse de Sidi Kaouki et de la région d'Essaouira), permettant de régler en grande partie le problème d’évacuation des ordures - et ce même si les équipes de bénévoles avouent que la tâche est plus qu'ardue pendant la saison estivale... 

De plus, avec le soutien du khalifa du caïd par ailleurs très sensible à leur cause, Planète Kaouki a obtenu la mise à disposition d'un camion de transport des déchets une fois par semaine. Leur proposition de tri des déchets organiques par les restaurateurs a également été soutenue par les autorités locales, désireuses de motiver les établissements dans ce sens.
Le projet des bénévoles semble enfin encouragé par de nouvelles pespectives.

Planète Kaouki a cependant encore quelques ambitions : disposer d'un emplacement stratégique pour l'incinérateur sous la responsabilité d'un agent de la commune, mettre en place d'une forme de pénalisation pour les pollueurs notoires de la plage, obtenir un local pour l’association...

Aujourd'hui, elle a besoin d"énergies volontaires" pour poursuivre son combat, et de nouvelles adhésions pour financer leurs actions : quelques opérations de nettoyage de plage et de forêt, financer le carburant du transport des déchets, et tant d'autres projets pour sauver leur "petit paradis".

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(Photo plage Sidi Kaouki : tous droits réservés).

Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
25 juillet 2016