Ouverture du Women's Tribune à Essaouira par Fathia Bennis

discours
Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
3 mai 2014

En introduction du Women's Tribune, Fathia Bennis nous a livré un chaleureux remerciement et dressé la liste de ses ambitions pour l'événement, sans oublier de rendre hommage à la singularité d'Essaouira choisi par cet événement comme lieu de rendez-vous. Voici son discours intégral.

Monsieur le Conseiller de Sa Majesté le Roi ; Mesdames et Messieurs les Ministres ; Monsieur le Gouverneur d'Essaouira ; Mesdames et Messieurs ;

J’ai le grand bonheur de nous voir tous réunis aujourd’hui à Essaouira… Et vous en conviendrez avec moi, j’en suis sûre, dans cette ville brassée par les vents, les cultures dialoguent librement et s’ouvrent à tous les horizons, -aux horizons de pensée notamment. Je ne suis pas loin de croire que cette ville possède un micro-climat propice aux échanges… Voilà pourquoi l’aventure de Women’s Tribune lui est profondément liée… Et qu’avec cette 5ème édition, l’aventure se poursuit de plus belle ! 

Je tiens donc à vous remercier chaleureusement, participants, amis, intervenants et soutiens de la première heure, de nous faire l’amitié de répondre aujourd’hui présent à cette invitation et d’être cette année encore fidèle au rendez-vous… 

Le Women's Tribune demeure plus fidèle que jamais à ce qui a motivé le désir de l’initier au Maroc : mettre en lumière la réflexion, l’analyse, mais également le partage des savoirs et des savoir-faire de tous ceux et celles qui oeuvrent au service de la cause des femmes en tant que co-actrices du développement. 

Et nous avons à ce sujet le devoir de faire comprendre que notre action au service des femmes vaut pour la société toute entière. C’est ce que cet espace de débats, porteurs de visions nouvelles, tient aussi à rappeler… 

Experts et chercheurs venus de tous les horizons, hommes et femmes politiques, personnalités du monde associatif : ils sont donc venus cette année encore des deux rives de la Méditerranée et d'Afrique. Ils apportent avec eux la pertinence d’un regard et la singularité d’une démarche, mais également leur approche très concrète des questions et les problématiques qui nous préoccupent.  

L’ambition première du Women’s Tribune est en effet de faire entendre et de diffuser toutes les forces de propositions susceptibles de faire évoluer la cause des femmes du Sud, en sensibilisant la société civile à cette forme d’engagement.

C'est ce rôle de catalyseur d'idées, de terrain d'innovations, que le Women’s tribune veut incarner. Un lieu où l'on réfléchie pour mieux agir. Et quand nous nous battons pour les femmes, je le souligne à nouveau, c'est de la société toute entière qu'il s'agit, dans ses composantes à la fois sociales, économiques et politiques.  

Il n'est pas question pour le Women's Tribune, faut-il encore le dire, d'évoquer les femmes comme des victimes, en dépit des injustices qu'elles ne cessent de subir. Ne pas se lamenter, mais en revanche identifier les problèmes pour mieux les combattre.

Les femmes de la Méditerranée et d'Afrique doivent être reconnues pour ce qu'elles sont, pour ce qu'elles ont toujours été, et pour ce qu'elles doivent continuer d'être : un moteur et un pilier essentiel de la société, non pas contre, mais aux côtés des hommes, qui gagneraient à mesurer l'importance de leur place pour s'allier à elles dans ce combat. 

Il s’agit d’asseoir leur émancipation dans une société de droit où l'homme n'est en aucun cas un ennemi, mais un partenaire. Le féminisme tel que Women's Tribune l’entend, n'est rien moins qu'un humanisme qui milite pour assurer l’équilibre de la place des hommes et des femmes dans la dynamique d’une société plus juste.

Cette année, le calendrier politique nous fixe un horizon d’attente déjà prédéfini : les élections communales de 2015 avec la mise en place de la réforme prochaine de la régionalisation avancée.

Cette édition ambitionne d’approfondir la question de la régionalisation au féminin et la décentralisation des pouvoirs au service de l'égalité entre les femmes et les hommes

Je voudrai rappeler à ce sujet ces quelques mots du discours du 9 mars 2011 de Sa Majesté Mohamed VI : « Renforcer la participation de la femme à la gestion des affaires régionales et, d’une manière générale, à l’exercice des droits politiques. A cet effet, il convient de prévoir des dispositions, à même d’encourager par la loi, l’égal accès des hommes et des femmes aux fonctions électives ». 

La question de la régionalisation au féminin est une question qui en recouvre bien d’autres… Autant dire qu’elle nous paraît essentielle à plus d’un titre ! Elle pose en effet de façon cruciale les bases d’un réel projet de démocratie participative équitable. La façon dont seront menées les élections communales permettra de mesurer le degré de volonté politique de démocratisation dont les partis portent la responsabilité, le niveau local étant souvent le premier palier où se vérifie cette démarche... Et cette question est d’autant plus cruciale que les bénéfices de la régionalisation au féminin sont nombreux… 

En effet, une participation équitable des femmes dans les processus décisionnels des instances dirigeantes permettrait de proposer une conception différente de la gestion des affaires locales. Leur vision des problématiques sociales, leur capacité à identifier les besoins et à résoudre les problèmes liés à la gestion du quotidien leur donnent une légitimité naturelle qui doit désormais également se retrouver dans la réalité du terrain.

La participation des femmes aux affaires locales et leur implication dans la politique des communes est le meilleur moyen de développer économiquement et socialement nos régions. Voilà pourquoi il est impératif que les femmes soient dans le débat, pour être à la fois une force de proposition et de négociation…

Parmi les points qu’il nous semble important d’aborder dans cette édition, nous nous pencherons donc sur la question de voir comment faciliter, lors des élections, l’accès des femmes au sein des instances de décisions locales à travers l’adoption d’une disposition législative prônant la discrimination positive. 

Il s’agit d’évoquer globalement les stratégies permettant d’affirmer la pertinence des actions et du rôle que les femmes tiennent au service de la bonne gouvernance locale et régionale. 

Et je tiens, pour conclure, à remercier au nom de Women's Tribune et au nom de tous les présents nos sponsors, qui, cette année encore, ont exprimé leur fidèle attachement à notre cause et nous témoignent une fois de plus leur indéfectible soutien…

Sans vous, sans eux, Women's tribune n'existerait pas, sachez-le... Je citerai : OCP, LA POSTE France, LA BMCE BANK, LA FONDATION BMCE, LA BCP, LE CREDIT AGRIGOLE, L’ONMT, ATTIJARIWAFA BANK, CIH, WAFA ASSURANCE, LA BOURSE DE CASA , LA FONDATION CDG, FIAT MAROC, OULMES, LES CIMENTS DU MAROC, ONEE, LA MAROCAINE DES JEUX ET DES SPORTS, MAROC TELECOM, ACCOR, ATLAS HOSPITALITY

Fathia Bennis, Présidente du Women's Tribune.

 

Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
3 mai 2014