Omar Sosa à Essaouira : un grand bain d'énergie

Afro-cuban groove
Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
22 juin 2013

Le pianiste cubain Omar Sosa était sur scène à Essaouira le 21 juin. Le jazzman, en grande forme, a offert une prestation ultra pêchue à la rencontre de la tradition Gnaoua auprès de Maâlem Mahmoud Guinea. Un patrimoine qu'il connait bien, et un retour aux sources tout en puissance. Au cours des interviews il a raconté son admiration pour les Gnaoua.

Neuf ans après sa première venue à Essaouira, Omar Sosa n'a rien perdu de son allant sur la scène des Gnaoua. Une grande bouffée d'énergie qui s'est parfaitement combinée au charisme du Maâlem Mahmoud Guinea ce vendredi soir. Une rencontre qui a fait naviguer la foule du jazz aux tempos latinos pour s'achever en une fusion pour le moins "percussive". En concert un soir, Omar Sosa est le lendemain à l'Arbre à palabres où ses confidences nous éclairent sur la joie commmunicative dont il fit preuve sur la scène Moulay Hassan.

Il faut le dire, Omar Sosa fut percussionniste avant d'être pianiste, et il a su garder de cette compétence quasi native un sens du rythme affuté et imposant lorsqu'il joue avec un de ses multiples claviers. L'artiste précise qu'à Cuba comme au Maroc les traditions musicales mêlent rythmes et mélodies au point de les rendre indissociables. Une combinaison qui confère à ces deux cultures une grande similitude, mais aussi les différencie des musiques occidentales.

En cela et par ses formes rituelles également, la tradition musicale cubaine fait échos à celle des Gnaoua. C'est ainsi qu'Omar Sosa s'est pris de passion pour la musique Gnaoua depuis 1996, lorsqu'il les écouta pour la première fois.

Lorsque Mahmoud Guinea vient le retrouver pendant l'interview, Omar Sosa l'appelle "papa" et rend hommage au "maestro". Une admiration sans équivoque à l'origine, très certainement, de leur complicité musicale. "Pas de mystère" nous confie Omar Sosa ; pendant les répétitions "j'écoutais le maître et je le suivais".

A 50 ans, Omar Sosa se dit enfin capable et digne de jouer avec les Gnaoua, mesurant sa chance d'être aujourd'hui à Essaouira "au bon moment, au bon endroit".

Ancrée dans une tradition dont les Maâlems sont les garants (une tradition qu'ils ne sauraient déformer, même au nom du plus grand festival d'Afrique), la transe des Gnaoua reste une influence et une source de fascination pour un grand nombre d'artistes. Une source d'inspiration également qu'Omar Sosa a su, brillamment, épouser pour notre plus grand plaisir.

Texte et photo Alice Joundi.

Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
22 juin 2013