Les nuits du Hadra à Essaouira

transe féminine
Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
14 août 2014

Les 15 et 16 août 2014, l'association des femmes "Haddarates souiriyattes" met en lumière et en scène leurs musiques chants spirituels. Une tradition parfois méconnue, qui perdure depuis la nuit des temps, rappelant que la transe n'est pas l'apanage des Gnaoua, ni des hommes, mais aussi d'autres confréries, menées par des femmes.

"Les nuits du Hadra" sont organisées à Essaouira les 15 et 16 août par l'association des femmes "Les Haddarates souiriyattes" qui souhaite faire connaître une tradition qui date de "la nuit des temps". 

La tradition Haddarate relève d'une confrérie religieuse traditionnelle qui pratiquent leurs rites dans diverses régions du Maroc. Leur musique et leurs chants spirituels mènent à la transe. Une transe féminine qu'elles pratiquent au même titre que les danses extatiques des Aïssaoua ou le rituel Gnaoui, bien connus à Essaouira. Elle revêt également des valeurs thérapeutiques et accompagne rituellement les grands événements de la vie (naissance, mariage, circoncision...).

A la tête de cette association, Latifa Boumazzourh témoigne de sa tradition personnelle qu'elle érige en patrimoine local : " Mon arrière grand-mère paternelle fut une haddara. Aujourd’hui, nous sommes en train de fournir des efforts considérables pour faire renaître cet héritage culturel et religieux. A Essaouira, nous avons constitué une association de femmes haddarates dont je suis la présidente. C’est le besoin de promouvoir et de sauvegarder cette richesse sacrée, ces grands moments de joie et de communion vécue par nos grand-mères. C’est le fait de répéter le dhikr qui crée la hadhra, la présence divine ; ce sentiment d’élévation, d’amour et de paix intérieure... "
(source : www.leshaddaratesdessaouira.hautetfort.com )

Ce week-end d'août, dans l'optique d'une prochaine édition de plus grande ampleur, Latifa Boumazzourh vous invite à partager bien plus que de la musique, et nous offre un événement d'envergure internationale par la présence de collaboratrices venue de France et du Danemark. Toutes les manifestations sont gratuites.

A cette occasion, la danseuse chorégraphe Saïda Naït Bouda signe une collaboration avec les Haddarates d'Essaouira. Cette pédagogue a fondé un centre de développement consacrée aux danses arabes et berbères en France : L'Autre Danse. Elle offrira un moment d'échange le 16 août au Borj Bab Marrakech à 11h portant sur les pratiques de la danse et de la transe en Afrique du nord, fruit de sa recherche personnelle dans le domaine depuis des années.

Encore une démonstration de nos diversités locales et de leurs ouvertures sur l'autre. Un échange à voir et vivre.
Texte Alice Joundi
Photo DR 
Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
14 août 2014