Les îles d'Essaouira : le faucon déniché ?

nature
Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
18 juin 2012

Les 7 et 8 juin derniers se tenaient en toute discrétion à Essaouira les "Journées du Faucon", atelier consacré à la conservation et au suivi d'une espèce protégée et emblématique. Des intervenants venus d'Europe et du Maroc se sont réunis autour de l'avenir du Faucon d'Eléonore, rapace migrateur qui vient nicher chaque année sur les îles Purpuraires.

C'est dans la bibliothèque de Dar Souiri que se sont réunis début juin les experts, chercheurs et représentants de diverses instances impliquées dans la préservation d'espèces protégées des îles d'Essaouira. Le Conservatoire du littoral, la Délégation provinciale du tourisme, le Conseil supérieur de la recherche scientifique, Initiative PIM (Petites Îles de Méditerranée) et le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, ont ainsi collaboré deux jours durant pour l’élaboration d'un plan d'action et de suivi du Faucon d’Éléonore.

Une espèce emblématique

Ce visiteur estival des îles Purpuraires est un rapace migrateur reconnaissable à son allure gracile et sa couleur brune. Ainsi baptisé par la reine de Sardaigne, Éléonore D'Arborée, c'est elle qui fit protéger l'oiseau dès le 14ème siècle, réalisant ainsi une première historique dans le domaine de la protection de la biodiversité.
Chaque année, à la fin du printemps, plus de 800 couples de faucons viennent nicher sur l'archipel d'Essaouira, qui constitue (avec les îles Canaries voisines), le seul site d'accueil sur la façade Atlantique de ces faucons méditerranéens, assurant par là sa diversité génétique et donc sa conservation. C'est dans le sud de l'Afrique, en particulier à Madagascar, que le Faucon d’Éléonore passe ses hivers.

Oiseaux, reptiles et espèces végétales à préserver

Le Faucon d’Éléonore est le digne représentant des espèces endémiques du Maroc et du bassin méditerranéen abritées par le littoral et la forêt d'Essaouira. Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la désertification, est le garant de leur protection et de leur habitat naturel. D'autres espèces protégées vivent sur l'archipel d'Essaouira dont le Grand Cormoran, l'Aigrette des Récifs, le Héron garde-bœufs, mais aussi le petit reptile appelé Trogonophis mauve ou encore le Limunium Mucronatum espèce végétale endémique du Maroc, dont on fait, à tord, trop de bouquets séchés à l'occasion de balades dans les dunes...

A ce jour, les actions visant à endiguer l'impact de l'homme sur l'environnement ont au moins le mérite d'exister. Mais une vision d'ensemble et un comportement responsable devrait s'imposer à tous, dès le plus jeune âge, pour que la conscience d'habiter un lieu naturel et fragile guide notre regard sur la presque-île d'Essaouira, qui sans son écrin naturel ne serait presque rien...

Texte Alice Joundi
Photo Photothèque Initiative PIM

 

 

Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
18 juin 2012