Le festival Gnaoua en appelle à nos mémoires collectives
De l'ouverture à la clôture, les hommages se sont succédés sur les scènes et dans les rues d'Essaouira. A l'heure de la retrospective on conclut volontiers sur une touche de nostalgie mêlée de satisfaction tant la programmation en a fait appel à nos souvenirs communs et aux racines, et ce non sans rappeler que toutes les traditions ont encore un bel avenir !
"Jamais je n'ai été aussi bien accueilli ailleurs dans le monde" ; "tout le monde a le sourire ici" : les hommages au Maroc et au festival venant des plus grands artistes internationaux se sont multipliés sur scène, rappelant au public et aux marocains combien la combinaison du lieux et des gens font de ce festival une rencontre inédite.
Afrique-Amérique : la pulsation transatlantique
Autre tendance de cette 19ème édition, l'invitation faite en majorité à des artistes afro-américains, nous rendant témoins de leurs retrouvailles avec l'Afrique natale des premiers blues et du grand jazz. Parmi eux, le prodige Christian Scott a ravi nos oreilles, berçant les plus mélomanes de ses influences aussi bien new-yorkaises que "New-Orleans".
De l'Afrique, Songhoy Blues a su tirer un blues énergique et poignant. Rencontre avec le public à Essaouira et bonnes vibrations sur la plage !
Arrivé à sa 19ème édition, les bilans ne sont pas loin et les souvenirs nombreux. Ainsi, l'hommage fait à Mahmoud Guinea en images et en musique nous a conté l'histoire d'un homme dont le souvenir et l'âme demeurent, mais aussi, à travers son parcours, celui du Festival Gnaoua d'Essaouira aux côtés des Maâlmine, des artistes, et d'un public fidèle pour ne pas dire "accro"...
De cette édition nous retiendrons aussi les rencontres sur scènes mêlant les genres et les "tribus". Las Migas et Mehdi Nassouli n'ont pas manqué de démontrer que la fusion a un avenir.
Mémoire collective et souvenirs au menu. La clôture du festival, en présence de Nabil Khalidi, Mohamed Derham et Omar Sayed en hommage à feu Tayeb Saddiki -ainsi qu'à tout un patrimoine marocai- a réuni une foule compacte autour de la grande scène. Nostalgiques de tous âges sont venus entendre en live des tubes des années passées, mis en rythme par la présence de Maâlem Bakbou et de sa troupe.
Les tambours et les crotales ont cédé la place au souffle du vent qui balaie déjà loin d'iici les mélopées des Gnaoua et vous donne rendez-vous l'année prochaine, du 29 juin au 2 juillet 2017, pour une 20ème édition, certainement mémorable...
Texte Alice Joundi
Photos DR