L'Ame de Mogador : Essaouira éclatante de talents et de joie
Pour sa deuxième édition, le festival "L'Ame de Mogador" a fait preuve d'une performance artistique saluée chaleureusement par les habitants d'Essaouira. Navigant entre poésie, théâtre et musiques, l'"Âme de Mogador" a fait retentir beaucoup de joie, et renouveler l'exercice des rencontres culturelles sous le signe des traditions. Une belle initiative doublée d'un succès avec des invités de marque tels qu'Abderrahim Souiri, Imane El Ouadi et Omaima Khalil.
Que dire de l'âme de Mogador, sinon qu'elle sait être multiple, artistique et sincère ? A la lueur de ces quelques atouts, et l'ombre de ses remparts baignés de soleil, la rencontre internationale "L'Âme de Mogador", les 29, 30 et 31 août, a su refléter Essaouira de la plus belle façon : artistique.
La Municipalité d'Essaouira, le Centre Marocain de la Culture et des Arts Antiques, le Ministère de la Culture et l'Association Essaouira Mogador, se sont associés pour accueillir artistes locaux et invités venus célébrer Mogador, en présence d'un public toujours nombreux et enthousiaste. Un festival populaire programmé en hommage à la diversité des talents d'Essaouira. En marge des concerts, les signatures d'écrivains souiris, la pièce de théâtre "Le renflement des vagues" présentée par l'association Ciné-Théâtre Othello d'Essaouira et le colloque national "Art et Media" ont planté le décor à Dar Souiri : culture et diversité ancrées dans les traditions locales.
Abderrahim Souiri est ici chez lui
Vendredi 30 août l'ambiance a battu des records pour accueillir l'enfant du pays, Abderrahim Souiri. Le chanteur de renommée internationale, interprète émérite de la musique arabo-andalouse, a su communier avec son public dans la ville qui le vit naître. L'oeuvre intitulée "Lumières rayonnantes des portes d'Essaouira", interprétée en présence des confréries musicales locales, fut un véritable succès. Fils d'un muezzin du Mellah d'Essaouira lui-même chanteur aux côtés de l'orchestre juif de musique andalouse de la vile, Abderrahim Souiri l'a démontré encore : il incarne merveilleusement le talent et l'ouverture artistique que l'on connait ici.
Beauté des voix féminines pour une dernière soirée
Devant un parterre de familles et d'enfants, la chanteuse marocaine Imane El Ouadi a fait chanter ses fans et loué son pays vêtue d'un caftan pailleté et accompagné de ses musiciens et percussionnistes. Elle précéda ainsi la star internationale Omaima Khalil qui nous offrit d'achever ce festival par un concert de toute beauté. Posant la voix sur une orchestration teintée de jazz et de sonorités orientales, l'artiste libanaise a baigné de douceur et de raffinement la place Moulay Hassan qui, sous un vol de goélands silencieux, s'est laissée bercer jusque tard dans la nuit. Arborant le drapeau de la Palestine autour du cou, Omaima Khalil aura livré pour le public d'Essaouira une prestation d'une grande poésie.
Mogador sans frontière, fidèle à son âme bien gardée a réuni une nouvelle fois de grands talents, ajoutant une pierre de plus à l'édifice de sa renommée.
Texte et photo Alice Joundi.
Photo : Omaima Khalil à Essaouira, le 31 août 2013.