Festival Gnaoua, retour aux racines

Concerts
Zara Kadiri
Editor Made in Essaouira
18 mai 2011

DU 23 au 26 juin prochain, Essaouira se transformera en petit Woodstock, le temps du Festival Gnaoua Musiques du monde. Au programme cette année, jazz, maître vaudou et breackdance.

Back to the roots. Pour sa 14e édition, le festival Gnaoua d’Essaouira a voulu retourner à ses origines, et à celles de sa musique. D’abord, avec le jazz. De nombreux artistes du genre ont défilé tout au long de ce Woodstock marocain, et le festival a voulu leur laisser une plus grande place aujourd’hui, avec entre autres Jazz Racines Haïti, ou encore Tigran Hamasyan, 23 ans, virtuose du piano, qui improvisera une fusion avec le Maalem Mustapha Bakbou.

Un maître vaudou et des breackdancers


Ensuite, l’Afrique, bien sûr, l’Afrique qui revient au cœur du Festival, dès le concert d’ouverture. Le Maalem Kbiber, de Marrakech, aura travaillé en résidence avec Baba Sissoko, le plus grand nom de la musique malienne, et sa troupe Mali Tamani Revolution.
Autre résidence, le Maalem Hassan Boussou avec Jazz Racines Haïti. Mélange détonnant, ce Jazz Racines Haïti. Des artistes de jazz américains (Reginald Washington, Ari Hoening), le saxophoniste guadeloupéen Jacques Schwarz-Bart (alias Brother Jacques), Erol Josué, chanteur et maître vaudou, et beaucoup d’autres, réunis dans un même groupe aux sonorités incomparables.
On en vient donc au dernier thème central de cette édition, plus inattendu, la musique haïtienne. Deux cultures, deux musiques différentes, mais tant de choses qui les rapprochent (percussions, danse, transe) que la rencontre peut être explosive.

Scène alternative et gnaoua féminin


A découvrir aussi, une résidence entre le Maalem Omar Hayat d’Essaouira, et la troupe de Breack Dance Halla KingZoo, partie de la rue, devenue trois fois championne du Maroc, puis championne d’Afrique.
Côté fusion, les célèbres casablancais de Darga viendront représenter la scène alternative marocaine, en jouant avec le Maalem Abdelkebir Merchane. Ne ratez pas, non plus, K’Naan (mais si, l’un des hymnes de la coupe du monde de foot qui faisait « ohoho ohooo », c’était lui), rappeur de 33 ans, et le malien Salif Keita ; ou encore Between Worlds, duo irano-afghan, qui mêlera ses instruments à la voix du Maalem Hamid El Kasri.
Difficile de citer tous les artistes qui défileront pendant ces 4 jours de festival, mais notons quand même la touche féminine de Bnat Gnaoua, première troupe du genre venue de Meknès, ou encore Ribab Fusion, d’Agadir. Avec un tel programme, la question n’est pas de savoir si vous devez aller au Festival ou pas. Non. C’est de faire son choix parmi tous les noms de l’affiche.

Texte
Mathias Chaillot
Photo
DR

 

Zara Kadiri
Editor Made in Essaouira
18 mai 2011