Festival Gnaoua, J1 : Jour de fête !

MUSIQUE
Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
24 juin 2011

C'est bien sous le signe de la fête africaine que le 14ème festival Gnaoua et musiques du monde a démarré ce jeudi. Au son des tambours et dans une féérie de couleurs, les esprits de la paix et de la joie se sont réveillés hier à Essaouira.

Voici quelques jours que l'ambiance s'installait au rythme du montage des scènes du festival. Hier matin déjà se massaient et se croisaient dans les rues les musiciens, les passionnés, les heureux de faire la fête, les journalistes, les touristes, les familles souiries, les groupes d'amis. Réunion au sommet en perspective.

En fin d'après-midi, après la procession et les prières, les ganga (tambours) et les crotales donnent la cadence. Les confréries venues de tout le Maroc sont réunies, alignées, s'échauffent, chantent et dansent. La musique, puissante, est enfin libérée. Essaouira vibre toute entière, les racines nous remontent, les poils se hérissent. Que c'est beau ! Couleurs, tradition, générations se mélangent. Un réveil magique.
Comme à l'accoutumée, le vent s'est levé. Le "Chergui" comme on l'appelle ici, est là lui aussi. Pas une édition sans qu'il ne souffle et transporte loin et haut les musiques et les chants.

Ambiance festive et ultra décontractée

Sur la Place Moulay Hassan, pas de doute, la foule est déjà là. Enfin, ne parlons pas de foule justement, ce sont mille sourires et des yeux grand ouverts qui sont tournés vers la scène où  Maâlem marrakchi Abdelkebir Benseloum Kbiber et la fratrie de Baba Sissoko & Mali Tamani Revolution se sont rejoints. Les deux grandes familles rendent un hommage lumineux à l'Afrique et aux traditions. Le grand Griot malien et les gnaoua marrakchis chantent ensemble la paix et la fraternité.
Cette première résidence artistique avait tout pour annoncer le ton de l'édition 2011 : retour aux racines, rencontres fraternelles, ambiance festive et ultra décontractée.

Parmi les incontournables du festival on annonçait le Maâlem Mohamed Kouhou de Marrakech. Au-delà du fait d'être un Maâlem gnaoua, cet homme a le sens de la fête et du spectacle. Interpelant le public, partageant sa joie d'être en scène, les amateurs présents hier soir n'ont pas manqué de l'en remercier : danses, cris de joie, petits et grands chantent et reprennent les scansions gnaouies à l'unisson. Un vrai spectacle familial !

La nuit tombée, Trilok Gurtu, virtuose de la percussion indienne, entre en scène, menant peu à peu le public et les musiciens dans un voyage musical exceptionnel. Après un solo de tablâ qui en a subjugué plus d'un, il multiplie les expérimentations musicales offrant une démonstration de son talent. Dans l'esprit du festival, laissant libre cours à son inspiration et pour le plaisir de tous, il invite Maâlem Mohamed Kouyou à revenir sur scène pour une fusion entre l'Inde et l'Afrique à faire se lever tout le public. Le maître venu de Bombay finit la fête en portant le drapeau marocain sur les épaules. Des moments d'émotion comme on les aime.

Cette première journée nous laisse le cœur en joie. On rentre à pied, longeant la plage, là encore les familles, les touristes, tous se mélangent dans une ambiance vraiment zen. On sait qu'encore un peu partout les soirées DJ, les fêtes, les concerts improvisés et des lilas gnaoua continuent. On entend le cœur d'Essaouira battre très fort.

Retrouvez toutes les photos du Festival en temps réel sur notre page Facebook Made in Essaouira.

 

A ne pas manquer ce vendredi :

- Résidence danse sur la Scène Méditel avec Maleêm Omar Hayat et La Halla Kingzoo
- Baba Sissoko et Mali Tamani Revolution reviendront sur scène sur la plage également.
- Jazz-Racines Haïti menée par le saxophoniste Swartz-Bart qui promet une combinaison de rythmes puissants avec les sonorités jazz. Ils seront sur scène puis en fusion avec Maâlem Hassan Boussou Place Moulay Hassan.
- Première scène sur le toit du Bastion Bab Marrakech à 20h30 avec Maâlem Abdenbi El Meknassi et Bnat Gnaoua.
- Fusion magique en perspective aussi avec le jeune pianiste virtuose arménien Tigran Hamasyan et Maâlem Mustapha Baqbou, toujours sur le toit du Bastion.
- Dès 16h à l'Arbre à palabres, Baba Sissoko et Mali Tamani Revolution & Maâlem Benseloum Kbiber, Jazz-Racines Haîti & Maâlem Hassan Boussou, Maâlem Omar Hayat et La Halla KingZoo & Walid Boumhani et Maâlem Abdelkader Amlil.

Retrouvez tous les concerts et les scènes du festival dans l'agenda de Made in Essaouira.

 

Texte & photo Alice Joundi

 

Alice Joundi
Editor Made in Essaouira
24 juin 2011