Essaouira : vision 2020
Une réunion portant sur les potentialités et les indicateurs touristiques d'Essaouira et de sa région s'est tenue samedi 31 mai au siège de l'association Essaouira Mogador. L'occasion de faire le point sur les projets en cours menés par la province, et les perspectives de développement de l'offre touristique d'une part, et de la vie quotidienne des souiris d'autre part.
Bilan et potentialités touristiques
La province d'Essaouira, au premier abord, est une destination balnéaire : 150 km de côtes, de nombreux spots de sports nautiques (surf, kitesurf, windsurf….). Cependant, la ville s’est développée en tant que destination culturelle.
Lancé en 1997, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde a été le point de « déclenchement » de la mise en avant touristique de la cité oubliée. Le festival prenant de l’ampleur, la ville a dû s’adapter aux besoins et demandes des touristes. Suite au succès que l’on connait à cet évènement, de nouveaux festivals ont vu le jour (Festival des Andalousies Atlantiques, Festival des Alizés) ainsi que de nombreux hébergements touristiques et de restauration.
Alors qu’en 2001, la ville ne comptait qu’une capacité de 1 286 lits, elle en compte aujourd’hui 5 600, la capacité d'accueuil ayant plus que doublé entre 2009 et 2013.
La demande est donc là. D’ici l’horizon 2020, la capacité d’accueil devrait encore augmenter, mais sera plus axée sur le haut de gamme, avec, en ligne de mire, la station touristique Mogador.
Essaouira se positinne comme 7ème destination touristique du Maroc, notamment après Marrakech et Agadir (les deux premières destinations), mais avant Al Jadida, Ouarzazate et Meknès.
L’augmentation du nombre de lits va aussi de paire avec l’augmentation du nombre de vols au départ et à destination de l’aéroport d’Essaouira. En 2013, on comptait +207% d’augmentation, et lors du 1er trimestre 2014, on comptait déjà une augmentation de 178% par rapport au 1er trimestre 2013.
De nouvelles lignes aériennes reliant Essaouira sont en pourparlers. "Wait and see"...
Dans le cadre du développement de cette "Vision 2020", plusieurs programmes sont en cours, dont le programme Azur 2020, le programme Eco Nature, le programme Patrimoine Héritage ou le programme Biladi.
Essaouira : améliorer son offre pour les touristes et le quotidien de ses habitants
Depuis quelques années maintenant, de nombreux chantiers d’amélioration et de réhabilitation de la ville ont vu le jour. Certains travaux sont terminés, d’autres attaquent une nouvelle phase et certains vont bientôt débuter. Un programme de mise à niveau qui se prolongera notamment d'ici la fin 2014 avec des travaux d’aménagement du port d’Essaouira.
En effet, la ville se verra dotée d’un port de plaisance et d’un port de pêche, avec une prolongation de la jetée et une extension du quai. Le renforcement du réseau routier de la ville va aussi être revu afin de « désengorger » certains axes.
La province souhaite réellement aménager certains espaces pour ses habitants. C’est ainsi que la ceinture verte de la ville va être aménagée, afin de donner un espace verts et de loisirs à la ville, mais aussi pour préserver l’éco-système fragile qui la borde. La stabilisation des dunes, une promenade et un observatoire de la lagune devraient voir le jour dans les mois à venir.
La réhabilitation de la medina, quant à elle, se fera sur 4 ans.
D’ici 2018, de nombreux travaux de réhabilitation du Mellah, le ravalement des façades, la transformation des équipements de proximité, et la réhabilitation des équipements culturels (remparts, église portugaise, mosquées, synagogues, consulat danois…) donneront un nouveau visage à la vieille ville.
Un complexe culturel est toujours dans les projets de la ville, mais, est encore à la recherche de fonds.
Dans une vision un peu plus lointaine, la création d’une nouvelle zone urbaine en périphérie de la ville devrait voir le jour. Située aux alentours de Ghazoua ou Dar Laarab, cette zone répondra aux besoins de la ville en développement, et proposera un nouveau pôle urbain et de nouveaux services de proximité.
Bref, de beaux projets à venir, afin d’embellir un peu plus la ville pour le bien-être des gens de passage mais aussi et surtout pour ses habitants. La ville oubliée renaît.
Texte Anaïs Mouchel
Photo Alice Joundi