19ème Festival Gnaoua : on défriche le programme musical !

Suivez le guide !
Nathalie PERTON
Editor Made in Essaouira
9 mai 2016

Made in Essaouira se propose de vous faciliter la lecture, le choix et de défricher pour vous les grands moments de cette 19ème édition, du 12 au 15 mai 2016 à Essaouira. Si tout est à voir, restent les immanquables et une manière d’aborder le programme pour ne pas s’y perdre ! Follow us !

Cette édition, dédiée aux hommages à Mahmoud Guinéa, Doudou N’Diaye Rose, Tayeb Saddiki, est aussi celle de la relève tout en dessinant un retour aux sources pour les nombreux artistes afro-américains invités de cette édition.

Les têtes d’affiche ou les frissons des grandes scènes

Avec une programmation très exigeante, nous auront la chance de voir sur scène quelques grands noms du jazz cette année.

La "valeur sûre jazzy" : Randy Weston. Celui que l’on nomma aussi : Docteur de la musique est extrêmement lié au Maroc et au culte gnaoua, il joue d’ailleurs avec Mâalem Abdellah Elgourd depuis 1967 avec lequel il a été nominé pour le prix de la meilleure World Music en 1996. Vous pourrez savourer sa musique le 13 mai. 

Le "Usher du Jazz" : pour les explorateurs d’un jazz contemporain et innovant ;  vous pourrez découvrir Christian Scott, le chercheur, le faiseur de souffle originaire de la Nouvelle Orléans qui invente une nouvelle façon de rythmer son jazz par un souffle différent… A voir le samedi 14 mai.

Le retour aux sources du visionnaire Jazzy-Guembri ; Hassan Hakmoun qui a collaboré avec David Sanborn, Peter Gabriel, Dee Dee Bridgewater et chantre de la tagnouite contemporaine, d’une énergie rare, après avoir exporté le guembri à New York et partout dans le monde il revient aux racines de la tagnaouite place Moulay Hassan, le 13.

L’afro-soul vintage de Blitz the Ambassador ; auteur compositeur né à Accra et qui vous bercera de son jazz nuancé de Motown le 13 mai, scène de la plage.

Mais il y a aussi les inclassables… Les électrons libres : N3rdistan aux frontières de l’électro, du rock, du blues et de la poésie, leur musique sur des textes de leur composition ou de grands auteurs tels Mahmoud Darwich, Ahmad Matar ou Nizar Qabbani, ils sont inclassables et extrêmement talentueux : à découvrir le 14 mai.

Les populaires et piquants, j’ai nommé Hoba Hoba Spirit, ceux qui ont été appelés les "Clash Marocains" réputés pour leurs enchainements de tubes ; leurs textes engagés et leur rock reggae à l'immense énergie, dispenseront leur funk-rock à la foule le vendredi.


Les fusions : la "touch" du festival Gnaoua

L’art de la fusion c’est la caractéristique singulière du festival Gnaoua et Musiques du Monde qui lui donne ce caractère exceptionnel, quand des artistes internationaux de grande envergure improvisent sur scène aux côtés de troupes Gnaoua et nous rend spectateurs d'une rencontre musicale inédite.

Une fusion par excellence : celle du Maâlem Mohamed Koyou et du Jeff Balard trio, batteur de Ray Charles, Pat Metheny et Chick Corea, à découvrir le 12 mai.
Une fusion "haute vibration": celle qui va réunir les cordes du guembri d’Hassan Boussou, maâlem encensé par ses pairs et celles de la basse de Jamaaladeen Tacuma, internationalement reconnu, nominé aux Grammy Awards en 1998, et joua avec des monstres du jazz tels que Pharoah Sanders ou David Murray.
La fusion "tradition": Maâlem Abdelkebir Merchane, véritable star parmi les Gnaoua rencontrera les Issaoua de Fez sur la scène de la plage vendredi. Ou comment rassembler l’art de la tagnouite et celui d'une autre tradition aux frontières du mystique.
Notre fusion "coup de cœur" : Mehdi Nassouli et Las Migas. Parce que le premier, génie du Hajouj a exporté son instrument hors frontières aux côtés de Titi Robin ou Hindi Zhara et que son talent est indiscutable, mais aussi parce que la fusion sera totale, mixant les genres et les musiques, ce qui n'est pas si courant. Il rencontrera ce groupe féminin à la musique flamenca, jazzy, tzigane et devraient nous offrir un moment musical inédit et de grande qualité samedi 14 mai.


Les résidences : métisser les talents

La résidence se propose de préparer une rencontre musicale sur une ou plusieurs semaines avant le festival. Cette année les résidences ont pour mots d'ordre : hommage, Afrique, émotions.

La résidence-hommage :cette année le festival permet la rencontre entre les enfants prodiges de deux familles ayant perdu leurs pères, leurs Maîtres et chantres de traditions ancestrales ; la famille de Mahmoud Guinea et de Doudou N’diaye Rose réunies sur scène lors du concert d’ouverture. Immanquable.
Résidence-découverte : Maâlem Abdesslam Alikane et Songhoy Blues qui, bien qu’ayant quitté leur Timbuktu natal lors de la guerre civile, en garde l’empreinte et l’ont déjà confrontée à des mélodies blues ou rock…

Toucher du doigt l'âme de la tagnaouite

La zaouia est un lieu de transmission du répertoire des chants et du culte dans lequel les adeptes officient toute l’année. Le festival vous permet d’approcher au plus près de ce à quoi peut ressembler une lila, une nuit de culte. Il y en a plusieurs mais pourquoi pas y pénétrer avec la famille Soudani, dès les débuts du festival à la Zaouïa des Issaoua.  

On vous souhaite quatre merveilleuses journées de musique ! 

Texte Nathalie Perton
Photo Alice Joundi 

Nathalie PERTON
Editor Made in Essaouira
9 mai 2016