Une soirée au Rick’s Café

Soirée
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
28 janvier 2011

Réplique de celui du mythique film Casablanca, le Rick’s Café, au bord de l’ancienne medina, vous ouvre ses portes et sa carte pour une ambiance 40’s. Nous voulions interviewer sa patronne, nous y avons seulement passé une bonne soirée.

Aller au Rick’s Café, c’est comme jouer au jeu des 7 erreurs. On lève les yeux, on guette, et on essaye de deviner ce qui colle au film. En bas, la salle est plus petite que celle du Rick’s, le bar pas le même, mais on a pourtant l’impression d’y être. Comme dans un film. L’ambiance est chaleureuse, un air de jazz flotte au-dessus de nos têtes, quelques couples esquissent un pas de danse élégant, un pianiste qu’on a envie d’appeler Sam se glisse parfois derrière les touches. La carte change chaque jour, on dit les hamburgers du Rick’s succulents, il n’y en a pas ce soir là.
Un visage apparaît. Une femme, grande, élégante, comme un air de Charlotte Rampling qui aurait fui les projecteurs. On l’imagine anglaise, elle est américaine. Un « bon appétit » lâché à chaque table et elle disparaît, aussi vite qu’elle est apparue, avant de se hisser au bar, dans un coin, là-bas, à l’ombre. Seule, avec son verre d’eau, elle regarde son établissement, ses clients. Avant de monter le Rick’s Café, Kathy Kriger travaillait à l’ambassade américaine de Casablanca, puis l’envie lui a pris, un jour, de tout quitter pour autre chose. Difficile de la saisir, encore plus de l’interviewer, elle préfère nous renvoyer à son associé.

Piano plat ou piano à queue ?

Tant pis, on part se consoler à l’étage, avachi dans un fauteuil de cuir, à côté d’une table de jeu. Derrière le bar, une cave à cigares. De l’autre côté, le film de Michael Curtiz passe en boucle, sans le son. On peut enfin comparer. Les lampes ? Les mêmes pampilles, et pourtant pas les mêmes. Les lustres ? Idem. Même le piano n’est pas une réplique conforme : piano plat dans le film, piano à queue dans la salle. Pourquoi, alors, a-t-on l’impression que Humphrey Bogart peut débouler d’un instant à l’autre, en chemise blanche et nœud papillon ? Impossible à dire, et c’est peut être là toute la réussite du Rick’s Café : avoir recréé l’âme du lieu sans le copier. Alors on repart, bredouille, le ventre plein, le sourire aux lèvres, mais sans avoir croisé Ingrid Bergman ni interviewé Kathy Kriger.

Texte Mathias Chaillot
Photo DR

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
28 janvier 2011

Rick's Cafe

  • Restaurant français
  • Grill
  • Musique live
  • Fruits de mer
  • Américain
248, Boulevard Sour Jdid, Place du Jardin Public 20000, Casablanca
Get Directions
+212522274207

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