Un tandem de choc!

Portrait
Editor Made in Casablanca
13 janvier 2014

Hicham Bahou et Momo composent le tandem fondateur du L’boulevard, l’un des rares événements culturels indépendants et à l’origine du phénomène musical urbain le plus underground au Maroc. Voici donc un portrait de ses deux figures emblématiques de cette culture au Maroc. Un double portrait car il s'avère très difficile de dresser celui de l'un sans l'autre.

À la tête du festival L’Boulevard, Mohamed Merhari, dit Momo et Hicham Bahou, sont des pionniers du mouvement culturel alternatif marocain. Deux personnages engagés qui se battent au quotidien pour un Maroc qui brille par sa culture en organisant concerts, festivals et autres tremplins musicaux.

Momo, l'atout visible
Mohamed Merhari, alias Momo est l'une des figures les plus actives de la scène alternative actuelle. C'est dans le quartier Gauthier, à Casablanca, qu'il passe toutes son enfance, entouré de voisins français, espagnoles, italiens,... et où il passe ses journées à jouer au foot dans la rue Moussa Ibnou Noussair.Attiré très tôt par le travail des coulisses dont dépend la réussite d'une représentation, c'est à partir de l'âge de 16 ans que Momo commence à travailler au théâtre, tout en continuant le lycée.Ainsi, ses premiers pas dans le domaine, il les a effectué en s'occupant de l'éclairage et du son dans des hôtels et boîtes de nuit de la ville. Vers 25 ans, Momo joue au théâtre et tourne même quelques publicités mais ses premiers amours sont plus forts et il fini par retourner en régie. Cependant, cette parenthèse lui aura permit de commencer à se faire connaître du public casablancais.Mais c'est à la fin des années 90 que la carrière de Momo prend un réel élan. C'est également à cette période qu'il fait la rencontre de Hicham Bahou et décident d'organiser à la F.O.L, en 1999, la première édition du Tremplin des jeunes musiciens qui deviendra ensuite L'Boulevard, l'une des plus grandes manifestations culturelles underground de tout le continent africain. Aujourd'hui, grâce à cet engagement et ce travail accompli, la reconnaissance est au rendez-vous, puisque Mohamed Merhari s’est vu décerné, en 2006, à Londres, le prix du meilleur jeune entrepreneur musical de l’année. Une récompense, oui, mais aussi un encouragement à l’échelle international de ses pairs, à l’heure où la culture qu’il défend – celle du peuple, par le peuple et pour le peuple – se veut plus que jamais le fer de lance des revendications de la jeunesse. Et ce n'est pas tout! En effet, lors de la fête du Trône de l'année dernière,Momo a été décoré par un Wissam de la part du roi Mohammed VI. 

Hicham, la force cachée
Dans l’aventure L’boulevard, Hicham Bahou, ce master en Communication, est l’homme de l’ombre. Outre la programmation musicale, il s’occupe, entre autres, de tout ce qui est graphisme et communication. Originaire du Souss, Hicham est né à Paris en novembre 1974, sa famille s’est installée à Casablanca alors qu’il avait à peine 4 ans. Adolescent, il rencontre au conservatoire de Casablanca de jeunes musiciens auxquels il se lie d’amitié. Il gratte un peu la guitare, il filme leur concert, ou de temps à autre met la main à la pâte en aidant à ranger ou à brancher le matos. En 1995, c’est le système D qui prime pour chaque rassemblement de rockeurs. Il organise son premier concert avec la revue Kifach à Casablanca en 1996. C’est à cette époque qu’il rencontre Momo, alors animateur à la F.O.L., l'un des rares espaces qui permet aux jeunes créateurs de se rencontrer et d’évoluer. Peu à peu, doucement, l’idée du L’boulevard germe chez le duo. Ils défient les obstacles et créent: L’boulevard, le Tremplin, puis mieux encore, le Bouletk érigé aujourd’hui en premier centre de musique actuelle en Afrique. Aujourd'hui, plus Hicham mûri, plus il s’intéresse à ses racines, la culture et la sociologie, l’histoire du Maroc, de l’Afrique, la Méditerranée, l’amazighité, le monde arabe, l’Islam. Tout ceci lui offre une matière, enrichit son identité et le rend de plus en plus attaché à une culture populaire et traditionnelle où tout le monde chante, danse, et où l’art, une éducation, fait partie de la vie de tous les jours.

Photo: DR


Editor Made in Casablanca
13 janvier 2014

Boultek

  • Centre culturel
Sous-sol du Technopark Route de Nouaceur angle Rs 114 et CT 1029 , Casablanca

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