Un patrimoine oublié

El Hank
Editor Made in Casablanca
14 octobre 2013

Nombre de quartiers de Casablanca souffrent aujourd’hui d’un oubli presque total alors qu’ils illustrent une période riche et captivante. Le quartier El Hank, l’un des lieux les plus emblématiques de la ville, en fait partie !

Souvent, nous avons tendance à croire que la préservation du patrimoine de Casablanca se limite aux bâtiments Art Déco, témoins de l’époque coloniale et dont beaucoup sont menacées soit de ruine ou de disparition. Mais le patrimoine casablancais recèle d’autres trésors architecturaux qui racontent, en silence, l’histoire de la ville.

Une page de l’histoire de Casablanca
La cité El Hank a été construite à la fin des années 40, par un consortium d’architectes dirigé par J.H Laure, architecte et urbaniste, chef du Bureau des bâtiments administratifs de Rabat de 1954 à 1960. Pour ceux qui ne le savent pas, elle était destinée à la population israélite pauvre de Casablanca. A l’époque, les familles juives aisées avaient commencé à quitter la Médina pour s’installer dans les nouveaux quartiers, un phénomène somme toute classique dans les Médinas, y compris chez les familles musulmanes. Ainsi, ne sont restés derrière les remparts que les familles juives pauvres. Paupérisation et densification ont commencé déjà à cette époque dans la Médina de Casablanca, à un moment où les urbanistes français étaient en plein chantier de construction des grandes avenues, notamment celle des Nations Unies dont l’extension nécessitait la démolition d’une partie du Mellah, précisément la partie où est édifié l’hôtel Hyatt Regency actuellement. Pour cela, il fallait déplacer les populations juives qui y habitaient et leur trouver un nouveau quartier, celui d’El Hank.  Finalement, cette population ne s’est pas installée à la cité qui lui a été réservée, préférant se concentrer dans ses lieux de culte à proximité du cimetière juif de Casablanca dans le quartier Verdun. Enfin, c’est une population ouvrière musulmane qui s’est installée à El Hank. 

Un quartier délaissé
Aujourd’hui, le quartier El Hank est entré dans l’oubli, presque dans le refoulement, alors qu’il incarne une école patrimoniale qui mérite d’être préservée, ne serait-ce que pour l’importance de sa population urbaine. Le terrain appartient actuellement à la CDG. Sera-t-elle la gardienne de cette histoire? 

Editor Made in Casablanca
14 octobre 2013