Soufiane Chakkouche : "il y aura probablement une suite de l’inspecteur Dalil"

Pourquoi avoir choisi Casablanca comme trame de fond de votre roman ?
J’ai choisi Casablanca parce que c’est la ville où je suis né et la ville où j’ai grandi. Pour un écrivain, cette ville est un immense réservoir d’idées. La rue casablancaise est toujours en mouvement, il y a toujours des choses qui s’y passent, des mots et des conversations hallucinantes qui arrivent à vos oreilles, il suffit de les tendre et d’observer. C’est pour cela que je préfère prendre les transports en commun, car c’est là ou je puise mon inspiration.     

En abordant des thèmes comme la corruption, la violence, etc, n'avez vous pas eu peur de tomber dans les clichés ?
Vous pouvez dire tout de ce roman mais vous ne pouvez pas parler de clichés pour la simple et unique raison que « L’inspecteur Dalil à Casablanca » est le premier roman policier 100% marocain. Il s’agit là d’un polar qui se passe au Maroc et malheureusement, ces choses existent bel et bien dans les rangs de la police du pays. J’ai voulu donner à cette fiction une ossature proche de la réalité, et cette réalité est ainsi faite dans notre pays. Je suis un fan des romans policiers depuis mon jeune âge, mais le coté trop fantastique ou surréaliste que l’on rencontre des fois dans ce genre littéraire m’a toujours dérangé.        

Comment décririez-vous L'Inspecteur Dalil ? 
Je pense qu’il faut lire le roman pour avoir une idée sur Dalil, qui au passage, signifie -preuve-, car chacun peut avoir sa propre opinion sur ce personnage. Je pense aussi qu’il est difficile pour un écrivain de décrire un de ses personnages principaux hors du contexte de la narration. En revanche, je peux vous dire que ce personnage est beaucoup apprécié par le public, j’ai dores et déjà eu une proposition d’un réalisateur marocain pour utiliser le personnage de Dalil dans l’un de ses films.

Vous attendiez vous à des critiques aussi positives pour ce roman ?
Quand j’ai commencé à écrire ce livre, je ne m’attendais pas aux critiques positives ou négatives. Un écrivain ne pense pas à ces choses, un écrivain écrit parce qu’il en a besoin, les critiques ne viennent qu’après. Quand elles sont objectives et réfléchies cela ne pourra qu’aider le romancier à améliorer son travail (même si j’ai horreur d’assimiler le mot travail à l’écriture). En revanche si la critique est guidée par la religion, la tradition ou tout simplement l’ignorance (comme cela est parfois le cas dans ce pays), cela porte beaucoup préjudice à tout le secteur. De par mon expérience dans la presse, je sais que le métier de critique littéraire n’existe pas vraiment au Maroc, tout le monde peut le devenir alors que sous d’autres cieux cela est une spécialité à part entière. J’espère que ce métier se développera dans notre pays parce qu’il va de paire avec la littérature et permet d’avoir un équilibre. Pour l’instant, j’ai reçu beaucoup de critiques positives surtout s’agissant de mon style d’écriture, de la trame de l’histoire et du personnage principal, et j’en suis content, et pour preuve, beaucoup de lectrices et lecteurs me demandent à quand la prochaine enquête de L’inspecteur Dalil.                            

Quel est le sujet de votre prochain livre ?
Suite aux nombreuses demandes que j’ai reçu, il y aura probablement une suite de l’inspecteur Dalil, mais je vous avoue que je ne sais pas encore où est ce que je vais l’envoyer cette fois. Par contre et c’est une exclusivité pour Made in Casablanca, j’avais commencé un roman qui s’intitule Zahra, avant même de commencer « L’inspecteur Dalil à Casablanca ». Je compte le finir en premier et le publier. Ce nouveau roman est loin de l’univers du polar, il s’agit d’un drame social qui se déroule au Maroc et…    

Quels sont les livres qui vous ont inspiré ? 
Je vais vous faire une confidence, je ne suis pas un dévoreur de bouquin, je ne suis pas un grand lecteur, je ne lis en moyenne qu’une dizaine de livres par an. Comme je vous ai dit, je ne puise pas mon inspiration dans les autres livres, je la puise dans la rue, car la rue a une vie, elle a une âme qui se renouvelle sans cesse, dans la rue l’inspiration tend vers l’infini. 

Tous propos recueillis par Julien Antinoff

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