Simo Nasrollah, ou le retour de l'enfant prodigue...

Rencontre
Bruno Chassany
Editor Made in Casablanca
20 août 2015

Ses débuts l'avaient promis à une belle carrière footballistique, mais la providence en a décidé autrement, et suite à une vilaine blessure, il a vu ses rêves sportifs brisés…Mais il en fallait plus pour désarmer ce "touche-à-tout" bourré de qualités et de talents! C'est après un périple américain d'un peu plus de trois ans qu'il revient au pays avec des projets plein la tête. Made in Casablanca a rencontré Simo Nasrollah lors de l'une de ces étapes au Maroc, au cours d'un déjeuner improvisé…retour sur un parcours atypique.

Pour ceux qui le connaissent bien, Simo Nasrollah cache sous ses airs de dandy moderne, un incroyable aplomb qui se lit aussi bien dans son parcours personnel, que dans ces choix professionnels. Lorsqu'on l'a rencontré au "Relais de Paris" en compagnie de Simo Benbachir, on ne s'attendait pas à découvrir ce personnage haut en couleur, trop souvent rattrapé par l'image du "golden boy à qui la vie a été facile" qu'il véhicule malgré lui…Originaire de la région d'Ouled Hriz, il admet lui-même qu'il est "issu d'une famille aisée", mais dés les premiers échanges, on s'aperçoit très vite que son histoire personnelle n'a rien à voir avec les clichés qui s'imposent immanquablement lorsqu'on prononce cette proposition. 

Après un début de carrière dans le football professionnel et des études réussies en économie et en gestion à Sophia Antipolis (région niçoise), il connaît un premier gros pépin qui va l'amener à mettre un terme à ces ambitions sportives. Mais qu'à cela ne tienne: à peine tombé de cheval il remonte en selle, et c'est au cours de vacances improvisées à Miami, où réside son frère, qu'il va prendre la vraie mesure de ce que l'on nomme communément "le rêve américain". Loin de profiter de la position sociale de son cercle familial, c'est du bas de l'échelle qu'il va commencer son ascension fulgurante, et de petits boulots en petits boulots (il aime à rappeler qu'il a commencé comme serveur!), il va très vite s'imposer comme une figure incontournable des nuits de Miami…A partir de là, tout s'accélère et il décide de s'investir professionnellement dans l'évènementiel, où il connaît des succès indéniables puisqu'il remporte trois fois de suite le "Best VIP Host".

Pour lui, c'est une révélation et l'assurance que quoiqu'il arrive, il a désormais la certitude de posséder les qualités requises pour se lancer dans une carrière publique. Durant sa période "américaine" il côtoie la communauté des marocains qui se sont exilés et qui "réussissent" au pays de l'Oncle Sam…et c'est à cette occasion qu'il se crée un réseau d'amitiés solides dans le cercle très fermé des VIP, notamment avec le célèbre rappeur américain né à Casablanca French Montana, ou bien encore La Fouine, et qu'il décide de se lancer dans la carrière de réalisateur de projets musicaux. On lui doit notamment la production du clip, "Va bene", gros carton actuellement sur Youtube (plus de 21 000 000 vues à ce jour!), qu'il a produit pour ce dernier et Reda Taliani.

Mais ce succès, bien que mérité, ne lui monte pas à la tête, et il reste très conscient du chemin qu'il lui reste à parcourir pour atteindre le niveau de professionnalisme auquel il aspire, et réaliser le rêve de devenir un acteur reconnu au Maroc, où selon lui tout est possible, tout reste à faire…C'est pourquoi il rentre au pays plein de ses expériences américaines, apprend et travaille sans relâche, avec cette conviction et cette force de caractère qu'il a hérité, de son propre aveu, de sa grand-mère paternelle Hafida…Curieux, volontaire et "touche-à-tout" talentueux, il met tout en oeuvre pour atteindre son but et, pourquoi pas un jour, tourner avec George Clooney, son acteur fétiche, dans une superproduction 100% marocaine! 

Des références cinématographiques, il n'en manque d'ailleurs pas, à commencer par Nabil Ayouch, personnage haut en couleur, ayant lui aussi réussi à l'étranger avant de rentrer au pays exercer son art,  et qu'il cite volontiers comme exemple lorsqu'il pense songeur, à ce qu'il aimerait accomplir… Bref, on l'aura compris, son voeu le plus cher, c'est de pouvoir allier ses projets professionnels tant dans le domaine de la musique, que du cinéma, tout en étant proche de sa famille installée au pays, même s'il est conscient du fait qu'au Maroc, malgré d'indéniables atouts, le métier d'acteur est trop souvent marginalisé et qu'il n'y a pas vraiment d'esprit de corps dans la profession…En attendant, il continue son petit bonhomme de chemin, part dans quelques semaines à Los Angeles pour participer au tournage d'un film, et se prépare doucement mais sûrement, à incarner à dans un proche avenir, le "rêve marocain" auprès des jeunes générations!

Bruno C.

Bruno Chassany
Editor Made in Casablanca
20 août 2015

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