Quand Mohammedia s'appelait Fédala...
Parce que Made in Casablanca c’est aussi la région du Grand Casablanca, on a décidé de vous parler du « petit Deauville » : la ville de Mohammedia. Connue des Casablancais de souche, c’est une ville aux trésors bien cachés…
Pêcheurs et pirates
L’origine du nom « Fédala » ou « Isle de Fédala » n’est pas connu. Au départ Fédala – alias Mohammedia – n’était connue que des pêcheurs et marchands qui voguaient par là. Puis c’est devenu le refuge des pirates de Salé quand ils avaient les frégates françaises à leurs trousses. Elle ne devint une ville à proprement parlé qu’en 1773 lorsque le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah fit construire une kasbah et une mosquée.
Et Georges Hersent fût !
Ingénieur de l’école Centrale, président de la Société des Ingénieurs Civils, économiste, sociologue… Le « père » de Mohammedia était un homme doué, pour qui le projet de la ville de Fédala était devenu son « enfant chéri ». Le maréchal Lyautey fait appel à lui pour la construction du port qu’il entreprend en 1913. Pour en permettre le financement et l’exploitation il crée la compagnie Franco-marocaine de Fédala. Il fera ensuite construire la Ville balnéaire en 1925 puis l’esplanade en 1938. A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, ce sont les bidonvilles qui disparaitront pour faire place à des lotissements sous le nom de Fédala Al Alia. Enfin, Fédala devint le port pétrolier le plus moderne et le premier d’Afrique en 1951 à la construction du « sealine ».
Mohammedia
C’est le 25 juin 1960 que le roi Mohammed V rebaptisa la ville Mohammedia. C’est le jour du début de la construction de la raffinerie de la SAMIR, tout un symbole : un Maroc indépendant, un Maroc moderne, un Maroc nouveau ! Esprit qui flotte toujours sur la ville de nos jours… On y retrouve les vestiges d’un passé luxueux, avec son ancien casino, les anciens hôtels haut de gamme. Une ville à l’architecture et à l’urbanisme en avance sur leur temps et laisser aujourd’hui à l’abandon. Pourtant Mohammedia est toujours une ville industrielle et même culturelle bouillonnante ! Il ne reste plus qu’à espérer que ces beaux bâtiments ne vont pas brusquement disparaître et de la ville et de nos mémoires…
Texte Zara Kadiri
Photo DR