Les visites historiques de Casamémoire

Patrimoine
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
15 juillet 2011

Toute l'année, l'association Casamémoire organise ses visites du centre historique. Elles sont généralement un succès, et il est difficile d'y trouver une place. Pendant tout le festival, elle a donc décidé de proposer des promenades, gratuites, dans deux lieux historiques de Casablanca : le parc de la Ligue Arabe, et la place des pigeons. Made in Casablanca est allé y faire un tour.

Ce sont des étudiants en architecture qui nous accueillent. Ils ont la chance de travailler dans l'un des laboratoires historiques de l'architecture, là où beaucoup de choses ont commencé, là où beaucoup d'écoles viennent prendre quelques leçons de bases. “C'est l'une des bases de l'architecture moderne, Casablanca est étudié dans le monde entier pour ses réalisations”, explique Lahbib El Moumni, l'un de ces étudiants de l'école d'architecture de Casablanca qui prête main forte à l'association chaque soir du festival, de 17h à 19h. Départ de la Coupole du parc, dont on apprend déjà l'origine. “Elle a été construite sous les ordres de Lyautey, mais pour être installée ailleurs, dans la medina. C'était une exposition franco-marocaine qui devait servir à inciter les français à venir investir dans le pays, qui connaissait une crise économique au début du XXe siècle. Seule la structure métallique a été démontée, et déplacée ici.” On fait alors le tour du parc, ses allées au cordeau, ses voûtes d'arbres, ses palmiers mythiques. Un vieux bâtiment délabré sur la droite ? “C'était un grand concept sportif du début du siècle dernier. Il est aujourd'hui à l'abandon”, regrette Lahbib.

Bientôt un grand théâtre et une place piétonne

Parmi les promeneurs, un anglais vivant au Maroc depuis 30 ans, une artiste venue de France présenter son travail vidéo au Festival et qui profite de son temps libre pour visiter la ville, deux touristes italiens. On leur apprend à lever les yeux, à voir ce qui ne se voit pas. “C'était l'un des grands principes de l'architecture de la ville à cette époque : un grand parc, pour avoir un poumon vert, et une place administrative." Aujourd'hui, autour de cette ville se dresse l'ancienne mairie, devenue la Willaya, le Palais de Justice, la banque centrale, la grande poste. “Vous remarquerez qu'il y a très peu d'ornements. On jouait tout sur la symétrie, qu'on dessinait sur une architecture néo-mauresque”, à savoir les tuiles vertes, et des mosaïques superbes qu'on voit sans regarder vraiment, chaque fois qu'on passe par exemple devant la poste centrale. Au bout, dans quelques années, se dressera le nouveau Grand Théâtre de Casablanca. De l'autre côté, dans un an, le tramway passera toutes les 7 minutes, et la place deviendra entièrement piétonne. "Mais la fontaine historique risque de disparaître", regrette Lahbib. La visite, d'une heure, se termine déjà. Pour la compléter, l'association propose aussi des promenades découvertes pour enfants, et des vidéos de découverte du patrimoine de la ville. Pour que Casablanca, dans son ensemble, profite de l'affluence du festival. Parce que Casablanca, aussi, est un festival quotidien.

Texte & photo Mathias Chaillot

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
15 juillet 2011

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