Les taxis rouges de Casablanca

Société
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
10 octobre 2018

Quand on vit dans une ville, on doit se déplacer d’un point A à un point B. Certaines villes sont dotées de métro, de bus, de tram, ou de pistes cyclables. A Casablanca vous avez deux choix : avoir une voiture ou prendre un taxi. Et beaucoup ont opté pour la deuxième option. Attention, âme sensible s’abstenir, Made in Casablanca a fait le test !

Le Kamikaze
Pour lui, Casa et un circuit de Formule 1 c’est PAREIL ! Sa mission : slalomer le plus vite et le plus dangereusement possible entre les voitures, les mobylettes, piétons, flics, bref, obstacles. Qu’il ne soit pas chronométré n’ai pas l’air de le troubler outre mesure. Pour pimenter sa journée, il se lance des petits défis comme faire le boulevard d’Anfa en moins de 5 minutes  (feu facultatif) ou encore traverser Zerktouni alors que le feu est rouge. Vous, il ne vous reste plus qu’à vous agripper fermement et calmement au montant de la portière (s’il y en a). Attention à ne pas avoir l’air trop paniqué, ça à tendance à rendre le Kamikaze encore plus… Hystérique ?

Le Sociologue
Son taxi est un lieu de débat et selon le sujet d’actualités du moment, il en profitera pour débattre dans son véhicule ou tout simplement essayer ses nouvelles théories sur ses nouveaux amis. Par exemple, vous savez pourquoi les étudiants africains à Casa n’ont jamais d’ennuis ? C’est bien simple : parce qu’ils font du karaté. Suffit de voir Bruce Lee ou Jackie Chan pour comprendre qu’ils viennent tous deux du Sénégal. CQFD.

Le Dragueur
A quoi ça sert de transporter des jolies filles si on ne peut pas leur parler ? Franchement, faudrait être stupide de rater une occasion pareille. C’est évident qu’une femme apprêtée pour une journée de travail ou un rendez-vous, maquillée, coiffée, perchée sur des hauts talons, empêtrée dans un tailleur, martyrisée par son sac et son ordinateur, n’attends qu’un geste, qu’un regard du chauffeur de taxi. Suffit de regarder dans le rétroviseur sa tête penchée avec obstination sur ses papiers. Non, elle n’est pas pressée, ni occupée à envoyer 15 textos par seconde, encore moins à préparer son rendez-vous. Tiens, une conversation et un taxi qui prend son temps, c’est de ça qu’elle a besoin la petite dame.

L’Arnaqueur
Cette Ordure qui s’amuse à prendre des petits chemins tortueux, bourrés de sens interdits, de feux rouges, et qui vous expliquent que c’est pour aller plus vite. Celui qui passe par un quartier qui se situe à l’exacte opposée de votre destination, toujours pour aller plus vite. Celui qui attend un moment d’inadvertance de votre part (téléphone, moment de rêverie…) pour rallonger la course au maximum. Si il fait nuit, c’est encore mieux !

Le Radio Martien
Branché sur Radio Mars toute la journée lui permet de suivre à la fois le foot et les empoignades radiophoniques des animateurs. Ce qui se passe autour de lui est sans importance. Sauf si il s’agit de dévier du trajet initial : « On a dit Maarif a Lalla. Moi je vous dépose là bas ou safi. » « Sidi on peut discuter sans had la radio ? On ne s’entend plus. »  « Alors blach la discussion a Lalla… » Radio Mars : 1. Passagère : 0.

Le Branché
Dès que vous vous installez sur la banquette arrière, un doute vous assaille : taxi ou boîte de nuit ? Taxi : ça roule, j’ai peur pour ma vie, on brûle des feux rouges. Boîte de nuit : musique assourdissante, mélange incertain de techno-pop-hiphop-chaabi-rock. Pompon sur le gâteau : des néons de couleurs, des autocollants de soirées, et un chauffeur de taxi aux cheveux en crête, au débardeur décolleté, un jean moulant et délavé, et des chaussures pointues. S’il vous tend une Redbull, vous vous êtes trompés par contre.

Texte Zara Kadiri

Photo DR

 

 

 

 

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
10 octobre 2018

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