Les Saints de Casablanca

Histoire
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
17 avril 2012

A Casablanca, certains quartiers portent des noms de saints... Made in Casablanca vous raconte l'histoire de ces hommes qui ont marqué l'histoire des Bidaouis et de leur ville.

Sidi Allal Al Kairouni, saint des pêcheurs

Premier saint de la ville de Casablanca, Sidi Allal Al Kairouni se serait échoué sur les rives de la ville en voulant se rendre au Sénégal. L’homme originaire de Tunisie sera sauvé et recueilli par des pêcheurs. A la mort de sa femme, il demande à sa fille de le rejoindre à son tour, mais à son tour, elle perdit la vie en voulant accoster. Connue pour la blancheur de son teint, on la prénommée Lalla Beïda. Terrassé par le chagrin, le saint homme demanda à être mis en terre auprès de sa fille quand son heure sera venue. Devenue depuis le plus vieux marabout de la ville, Sidi Allal Al Kairouni est le saint des pêcheurs, et c’est vers lui qu’ils se tournent pour obtenir son aide et sa bénédiction. Le surnom da sa fille serait aussi à l’origine du nom de Casablanca : Dar el Beïda, Maison de la Blanche.

Sidi Bousmara, saint des « clous »

Pendant une période de sécheresse particulièrement dévastatrice, un honorable vieillard à barbe blanche frappait aux portes en quémandant de l’eau pour ses ablutions. En échange, il n’obtint qu’injures et pierres. Qu’à cela ne tienne : sa canne en main, il frappa doucement le sol. Miracle, une source d’eau se mit à jaillir ! Les habitants, ébahis, le supplièrent de rester parmi. Il accepta, à condition de vivre en ermite, comme il l’avait toujours fait. Il planta un arbre (ficus ou figuier, les versions différent) et coula des jours heureux sous l’ombre bienveillante de la plante. Depuis, un marabout a été construit, et des gens viennent lui demander de l’aider en plantant un clou dans l’arbre. Pourquoi un clou ? Pour ses vertus « magiques », pour son statut de matériel noble… Qui sait ?

Sidi Belyout, saint des lions

Sidi Belyout était un berger, un saint homme qui gardait ses bêtes en compagnie d’un lion. A force de vivre en harmonie avec la nature et les animaux, notre berger était de plus en plus déçu par ses compatriotes. Médiocrité, décadence, bassesse en tout genre le poussèrent au désespoir : il se creva les yeux pour ne plus avoir à subir ses visions d’horreurs. Il s’exila de lui-même en marge de la ville (le quartier que l’on appelle aujourd’hui Ain Sebaa) et continua de vivre avec ses amis les bêtes. La légende voudrait qu’il avait un pouvoir magique sur eux et qu’ils lui obéissaient en tout, le protéger  de jour et de nuit. Le jour de sa mort, différentes versions se superposent : certains pensent que des fauves lui ont construit un sanctuaire de feuillages, d’autres que le fauve qui l’accompagné l’aurait porté jusqu’au cimetière et rugit pour attirer du monde. De nos jours, le sanctuaire existe toujours, et une fontaine magique s’y trouve : tout ceux qui y boivent seront mus par l’irrépressible envie de revenir à Casablanca…

Texte Zara Kadiri

Photo DR

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
17 avril 2012

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