Les grands chantiers de Casa 4/4 : un stade, un centre financier, une zone offshore

C'est un projet pharaonique : d'ici 2015, un stade d'envergure internationale devrait s'élever aux abords de la ville. Et pourtant, l'idée a été plus d'une fois repoussée.
D'abord pensé à Bouskoura, il a ensuite été délocalisé à Sidi Moumen. Le concours d'architectes a été lancé, le design final du stade validé... Avant que la ville ne fasse marche arrière, et choisisse un troisième site : Tit Mellil, en banlieue de Casablanca, mais proche du centre-ville, et pas encore totalement encombré par le trafic routier. Aux oubliettes, donc, le "stade rose des sables" imaginé par les gagnants du précédent concours, un nouvel appel d'offre à été lancé : le terrain étant plus serré (64 hectares à Tit Mellil au lieu des 100 prévus à Sidi Moumen), il faut repenser plus petit. Les 80.000 places d'abord envisagées risquent donc de se réduire, mais l'ambition est toujours là. Quoi qu'il en soit, le stade comportera tout de même sa foire d'expositions, un centre de conférences et un musée du sport. Plus de 2 milliards de dirhams de budget, trois ans de travaux, pour un stade qui doit voir le jour en 2015 et pourra accueillir, en résidence, les deux clubs mythiques de Casablanca, le Rajae et le Widad. Mais avant d'accueillir une Coupe d'Afrique des Nations ou, qui sait, un jour, une Coupe du monde, il faut déjà savoir à quoi il va ressembler.

Tout pour les businessmen

Ce projet, lui, est déjà dans les cartons. Casa Anfa devra être le coeur de la vie financière de la ville. Pour le moment, ce n'est qu'un aéroport à l'abandon en pleine ville, où sont organisés, parfois, des concerts entre deux vieux Boeings inutilisés. Si le projet aboutit, Casa Anfa devra réunir des tours de bureaux, des espaces verts évidement, quelques résidences et surtout le fameux Casa Finance City, la nouvelle place financière de la ville. Le hic : depuis l'abandon de l'aéroport, plusieurs familles se sont installées là. Et certaines ne sont pas prêtes à partir.
Toujours pour les businessmen, Casanearshore se veut LE lieu de toutes les activités de service destinées à l'étranger.
Avec ses 300.000 mètres carrés de bureaux et services et ses 3 milliards et demi de dirhams d'investissement, le projet est ambitieux. Sur 53 hectares, autour des bureaux et des call centers, on pourra aussi déjeuner au Food Court. Pour le moment, les tranches 1 et 2 sont terminées, et tous les bureaux occupés. Pour la dernière tranche, seulement réservée à 50%, il faudra attendre fin 2011 pour la fin des travaux.
Ce jour là, et si Casa Anfa a vu le jour, la capitale économique et financière du pays méritera peut-être alors vraiment son image.

Texte Mathias Chaillot
Photo DR