Les arènes de Casablanca : Olé !

Patrimoine
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
5 septembre 2019

La tauromachie, le sport à l’espagnol par excellence. Tanger a eu ses arènes… Et Casablanca aussi ! Et pas des moindres : les plus grands toréadors s’y sont produits, ainsi que de célèbres artistes. Made in Casablanca revient sur l’un des lieux mythiques de la période d’or casablancaise.

Du bois à la pierre

Selon différentes sources d’informations, la fièvre de la tauromachie à Casablanca viendrait de la famille Castella. Après s’être installés dans la métropole à la fin du 19ème siècle, ces mordus des hidalgos décidèrent de faire construire des arènes pour pouvoir s’adonner à leur passion. Toutefois, concernant la date exacte de la construction des arènes, deux versions se contredisent : certains affirment 1913, d’autres penchent pour 1921. Tous s’accordent sur le fait que les premières arènes étaient faites en bois et qu’elles se situaient près de l’actuel boulevard d’Anfa.

Taureau, paillettes et rock’n’roll

Dans les années 50, Don Vicente Marmaneu et son ami Paul Barrière sont conscients du potentiel du lieu et décident  de le reprendre en main. Les deux hommes peuvent se vanter d’avoir un sympathique carnet d’adresses … Et en un rien de temps, Casablanca devint un passage obligatoire pour les toréadors les plus célèbres. Ces derniers se rappellent tous du public casablancais habillé à l’européenne ou à la marocaine, mais d’une exigence implacable : si le matador n’était pas bon, la foule le lui faisait sentir et si au contraire l’homme était à la hauteur, le public s’embrasait ! A ce duo de choc va s’ajouter Nina Banon : elle parvient à convaincre les deux hommes de la laisser organiser des concerts de rock. Et avant même l’existence de Mawazine, la ville blanche a pu s’extasier devant les plus grandes stars du moment : Ray Charles, Johnny Hallyday, Dalida, The Platters, Jacques Brel, The Shadows, Petula Clark…

L'estocade...

Toute bonne chose a une fin… Et les arènes n’y échappent pas. Le dégoût de feu S.M. Hassan II pour ce sport, les spéculations immobilières de plus en plus importantes… Ca sera finalement le décès de Don Vicente au début des années 70 qui précipitera la fermeture de ce lieu de vie. Plus de concerts, plus de corrida, de cette époque il ne restera que le restaurant la Corrida dans le quartier de Mers Sultan : à sa tête, Madame Solange veuve de Don Vicente, et sa fille Malika. Des vestiges de cette époque fastueuse sont toujours accrochés au mur : une tête de taureau, de vieilles photos, des signatures des artistes venus prendre un verre après un concert ou une corrida…

Adieu paseo, tercios, picadors, banderilleros…

Texte Zara Kadiri

Photo DR

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
5 septembre 2019

La Corrida

  • Musique live
  • Restaurant espagnol
  • Restaurant international
35, Rue al araar (ex Gay Lussac) 20000, Casablanca
Get Directions
+212522484883

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